Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La résilience des producteurs porcins est de nouveau mise à l’épreuve, alors que leur principal acheteur, Olymel, a annoncé récemment qu’il réduirait de nouveau ses achats de 855 000 porcs par année au Québec et de 200 000 en Ontario à compter du 3 juin prochain. L’entreprise avait déjà réduit ses achats de 530 000 porcs dans les élevages du Québec il y a un an.
En entrevue avec La Terre, le 6 février, le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, s’est dit surpris par l’ampleur des nouvelles coupes. « Ça nous a étonnés, car selon nos indicateurs, les marchés d’exportation avaient l’air de reprendre leur position concurrentielle, au moins pour le Québec », réagit-il. C’est d’ailleurs pourquoi son organisation avait récemment décidé de réduire le rabais consenti aux transformateurs depuis la mi-octobre pour le faire passer de 25 $ à 5,57 $ par 100 kg de porc, un montant calculé pour correspondre au prix du marché ontarien.
« Les éleveurs ont sorti 210 M$ de leur poche pour les aider [les transformateurs] à passer à travers la dernière année. Mais depuis 2017, leur marge de crédit est au plus bas niveau. Ils se vident de leur sang. On ne pouvait pas maintenir ce rabais de 25 $, sinon ils allaient tous crever », ajoute-t-il pour justifier la décision d’abaisser ce rabais aux transformateurs. Or, c’est peu de temps après que les nouvelles coupes d’achats ont été annoncées par Olymel.
Plusieurs éleveurs contactés par La Terre ont avoué être sonnés par l’ampleur des nouvelles baisses d’achats annoncées. « C’est clair qu’on est tous un peu à risque maintenant. J’ai une rentabilité par nombre de porcs. Comment je vais pouvoir arriver si je baisse trop? » se questionne l’un d’eux qui a requis l’anonymat par crainte de représailles. Pour d’autres, le seul espoir repose sur un possible dénouement des négociations entourant la nouvelle convention de mise en marché, qui sont toujours en cours sous la supervision du conciliateur Raymond Bachand.
Entre temps, les Éleveurs de porcs disent travailler sur plusieurs solutions pour trouver d’autres débouchés pour les porcs qui ne pourront être vendus à Olymel. Ils comptent aussi sur le nouvel outil de restriction de mise en marché pour réduire temporairement la production. Cet outil pourra être mis en place dès que la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec rendra sa décision à cet égard, vers la fin février.