Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Autrefois transmise de génération en génération, l’agriculture attire maintenant des gens d’affaires à la recherche de profits. Ces entrepreneurs s’implantent dans le milieu, en améliorent souvent la productivité et innovent dans la mise en marché, mais entrent directement en concurrence avec la ferme familiale traditionnelle.
« On est dans un tournant des modèles agricoles », consent Charles-Félix Ross, économiste et directeur général de l’Union des producteurs agricoles (UPA). « Il y a beaucoup de consolidation chez les grands joueurs. On remarque aussi que les gens du milieu de la finance investissent en agriculture. Ils estiment que ça va être payant, analyse-t-il. C’est préoccupant, car ça menace à un rythme accéléré la santé des fermes familiales et la sécurité alimentaire. »
Maurice Doyon, professeur d’agroéconomie de l’Université Laval, juge toutefois que l’ajout de capital peut être positif pour le développement du milieu agricole. Par contre, « si les gens d’affaires investissent dans le secteur en pensant faire un coup d’argent, ça pourrait le déstructurer et lui nuire », dit-il.
Charles-Félix Ross précise qu’à plusieurs endroits dans le monde, les gros joueurs se font acheter par de plus gros joueurs internationaux. Les populations locales deviennent alors dépendantes, pour se nourrir, des grandes multinationales. « Chaque cas est différent, mais dans le bovin, la concentration fait en sorte qu’on envoie nos bœufs à 11 heures de route sans avoir de contrôle sur ce qui revient. Est-ce avantageux? » se demande-t-il.
Il est convaincu que le meilleur modèle demeure celui de la ferme familiale indépendante. « C’est le modèle le plus résilient. Il faut juste s’organiser pour avoir des filières efficaces et donner à nos petits producteurs les mêmes moyens de financiarisation que ceux des gros joueurs », conclut-il.
VOIR AUSSI
Les Fermes Lufa, le géant qui grossit
Pangea, loin de faire l’unanimité
L’intégration, même dans l’agneau
Petite révolution dans Charlevoix