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« Les indicateurs sont assez positifs cette année. La demande pour les produits agricoles est là », avance Isabelle Bouffard, économiste principale de l’UPA.
De fait, la croissance du PIB en 2017 devrait atteindre 3 % au Canada et 2,2 % aux États-Unis. En 2018, la prévision est de 2,5 % au Canada et de 2,4 % chez nos voisins du Sud. Pour le PIB mondial, on parle de 3,5 % de hausse en 2017. Bref, l’argent devrait être disponible pour acheter nos produits agricoles. Voici les perspectives et les éléments à surveiller pour les principaux secteurs.
Érable : les feux au vert
Les feux clignotent au vert dans le secteur acéricole pour 2018. Après que celui-ci eût fracassé des records de production au cours des deux dernières années, le défi consiste maintenant à vendre tout le sirop d’érable de la réserve stratégique, soit 104 millions de livres.
L’entrée en vigueur de l’AECG va éliminer les tarifs de 8 % sur les exportations et les transformateurs ont bon espoir d’en profiter pour mousser leurs ventes à l’étranger. « Les exportations se maintiennent par rapport à l’an dernier », affirme Daniel Dufour, porte-parole du Conseil de l’industrie de l’érable. Il note tout de même une baisse comparativement aux 15 % et aux 7 % de croissance des deux précédents exercices. Un point positif, c’est que les ventes aux États-Unis ont augmenté de près de 3 M$ au cours de la dernière année.
Lait : Le chaud et le froid
Pendant que les prix sont aspirés vers le bas par le niveau élevé de production mondiale, les agriculteurs profitent d’une hausse exceptionnelle de leur droit de produire : 20,5 % en trois ans. La dernière augmentation de 5 % de contingent dont ils ont bénéficié l’été passé tenait compte d’une prévision de croissance de 4,4 % de la Commission canadienne du lait au cours de la prochaine année. Le taux de progression du secteur des fromages a atteint près de 6 % lors de la dernière année, ce qui a été une heureuse surprise.
Cela se poursuit d’ailleurs en 2017 avec 4,4 % de croissance jusqu’ici. Reste à savoir quel sera l’impact de l’arrivée des quotas supplémentaires de fromages européens à la suite de l’entrée en vigueur de l’AECG avec l’Europe. Charles Langlois, président directeur général du Conseil de l’industrie laitière du Québec, prévoit tout de même que la croissance du secteur va se maintenir en 2018, principalement pour les fromages et le beurre. « On s’attend à ce que plusieurs projets d’investissement liés à cette croissance de marché puissent se concrétiser », a-t-il déclaré.
Porc : le dollar fait reculer le prix
Sur le marché de référence américain, les prix du porc au cours des prochains mois devraient se maintenir. Toutefois, pour le début de 2018, les producteurs d’ici devraient recevoir un peu moins pour leurs animaux qu’en 2017, et ce, en raison de la vigueur de la devise canadienne, estiment les Éleveurs de porcs du Québec. Les agriculteurs doivent donc continuer à surveiller le huard et le marché au sud de la frontière. La montée du protectionnisme des Américains à l’égard des pays avec qui ils entretiennent un déficit commercial, notamment le Canada, le Mexique, la Corée du Sud et la Chine, pourrait influencer le marché aux États-Unis, note Caroline Lacroix, chargée de projets de l’équipe d’économie et de gestion au Centre de développement du porc du Québec. « Plusieurs facteurs pourraient aussi influencer les prévisions. La maladie et de mauvaises conditions de cultures pourraient tout remettre en question », nuance Mme Lacroix.
Bœuf : Plusieurs variables en jeu
Les éleveurs de veaux d’embouche connaissent un bel automne aux encans spécialisés. « À l’heure actuelle, les prix sont fermes, beaucoup plus que ce à quoi l’on s’attendait avec un dollar à 80 cents », explique Brian Perillat, analyste principal pour la firme Canfax. « Pour les mois à venir, le ton général est positif, mais nous demeurons prudents. Il y a un nombre important de bovins et de porcs sur le marché, donc beaucoup de viande », ajoute l’économiste. Du côté des bouvillons, les « futures » prédisent des prix fermes pour 2018.
« Les prix ont commencé à remonter, mais les marges sont dans le rouge actuellement », témoigne Michel Daigle, président du comité mise en marché bouvillons aux Producteurs de bovins du Québec. Les marchés prévoient une embellie pour la fin décembre jusqu’à avril. Les éleveurs devront surveiller le nombre de bovins à l’engraissement ainsi que le poids des carcasses. « Si les poids n’augmentent pas, c’est positif pour les prix », précise M. Daigle. L’appréciation du dollar canadien peut aussi jouer de vilains tours aux engraisseurs québécois, qui sont à la remorque du marché américain.