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En 2023, les prix demeureront attrayants pour les grains et élevés pour les fertilisants dans un contexte où la gestion des risques restera constante. Voilà ce qu’a relevé dans sa boule de cristal le président du Réseau végétal Québec (RVQ) lors d’une allocution présentée devant l’Association des commerçants de grains du Québec le 16 janvier, à Saint-Hyacinthe.
D’entrée de jeu, Sylvain Lavoie a souligné que la volatilité des marchés jumelée à la guerre en Ukraine a provoqué une complexité encore jamais vue en ce qui concerne la fragilité des approvisionnements en fertilisants en 2022. « Ça fait au-delà de 20 ans que je suis dans le domaine et j’en apprends chaque année. On a quand même réussi à passer au travers, mais cela a été un défi immense de la part des importateurs et des distributeurs », a souligné le directeur général de Synagri lors de sa présentation intitulée Contexte géopolitique et le marché des fertilisants en 2022 : de l’approvisionnement aux impacts régionaux.
Sylvain Lavoie a rappelé que le prix des fertilisants est influencé par de multiples facteurs comme les tarifs gouvernementaux, le taux de change, les taux d’intérêt et l’offre et la demande, notamment. « Ici, au Canada, la faiblesse de notre taux de change par rapport au dollar américain est favorable aux producteurs de grandes cultures. Avec un taux de change de 1,35 $ en moyenne, ça représente environ 100 $ la tonne métrique de plus. Alors, même si les prix ont récemment baissé sur les marchés internationaux, cela a été atténué par la faiblesse de notre dollar canadien », a-t-il expliqué.
Les effets de la guerre
Près d’un an après le début de la guerre en Ukraine, les effets continueront à se faire sentir, notamment sur le prix de l’azote.
« La hausse des coûts de l’énergie en Europe a un impact énorme, car près de 80 % du prix de production de l’ammoniac est relié à celui du gaz naturel », a noté le président du RVQ. Présentement, les usines européennes qui fabriquent les dérivés de l’azote comme l’urée, le nitrate et le sulfate, notamment, fonctionnent aux deux tiers de leur capacité.
« Au pire de la crise l’automne dernier, les trois quarts de leur production étaient arrêtés alors qu’historiquement, elles fonctionnaient à 100 % de leurs capacités. »
En 2023, Sylvain Lavoie prévoit un marché assez équilibré pour l’azote en ce qui concerne l’offre et la demande étant donné qu’il y a eu des ajouts de capacité au cours des derniers mois. « Il y a eu une certaine correction récemment, mais c’est temporaire. Le marché demeurera assez ferme d’ici la fin de l’année. Il y aura un raffermissement des prix parce que les semis s’en viennent et les inventaires sont très bas », a-t-il précisé, ajoutant que la demande globale en urée augmente en moyenne de 2,6 % par année au niveau mondial.
Du côté du phosphore, Sylvain Lavoie anticipe une augmentation de la demande dans l’année en cours, mais tout de même une stabilité dans les prix même si la Chine, un important producteur, réduit ses exportations. Un portrait semblable se dessine pour le marché de la potasse. « Il y a eu une baisse importante des prix en 2022, mais il faut rappeler qu’historiquement, nous demeurons dans des prix encore assez élevés. »
Le président du RVQ a conclu sa présentation en émettant le souhait que le partenariat qui a permis de passer avec succès au travers de 2022 se poursuive cette année. « On doit gérer les risques tous ensemble, c’est-à-dire les fabricants, les importateurs, les distributeurs et les producteurs. Nous demeurons dans une période critique au niveau des corrections de prix et de la gestion des inventaires. »
Prévisions et recommandations du RVQ pour 2023
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Cet article a été publié dans le cahier Grains de janvier 2023.