Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les producteurs subissent de façon plus marquée l’impact de la météo et peuvent enregistrer des pertes en raison de ravageurs ou de maladies, mais ils bénéficient aussi de plusieurs conditions enviables comparativement à d’autres gens d’affaires québécois.
Soutien du revenu
La Financière agricole du Québec a versé 5,8 milliards de dollars (G$) en 10 ans à près de 20 000 producteurs et 75 % de ces sommes proviennent de l’État. Aucun autre secteur du Québec ne voit ses PME être systématiquement compensées pour une partie de leurs pertes par du soutien gouvernemental comme les programmes Agri et l’assurance stabilisation des revenus agricoles. Pourtant, la mondialisation affecte plusieurs entreprises. L’industrie du textile,
du meuble et du commerce au détail est durement secouée par des joueurs mondiaux tels qu’Ikea, Costco, Walmart et Amazon.
Des mesures fiscales permissives
Les producteurs ont droit à des avantages fiscaux permettant de retarder à très long terme l’impôt à payer sur les profits courants, indique Stéphane Magnan, fiscaliste à son cabinet comptable de Saint-Hyacinthe. « Les propriétaires qui veulent transférer leur ferme à un membre de leur famille peuvent aussi fixer un prix de vente à des fins fiscales, ce qui diminue énormément l’impôt sur le gain en capital, chose que tu n’as pas dans le secteur commercial », mentionne M. Magnan.
Obtention de prêts plus facile
L’accès aux prêts dans le milieu est facilité par la valeur des actifs et les garanties gouvernementales, notamment celles de La Financière agricole du Québec. « Même dans les secteurs plus risqués en agriculture, tu bénéficies de prêts à un taux de 3 à 4 %, alors que pour des entreprises commerciales comparables, c’est au moins du 8 % », mentionne le fiscaliste Magnan. Les prêteurs offrent également plus de flexibilité, entre autres des congés de remboursement du capital, ajoute-t-il. En contrepartie, la taille des actifs nécessite de plus grands investissements dans le secteur agricole.
Remboursement de taxes
Les agriculteurs ont bénéficié d’un remboursement moyen de 78 % de leurs taxes foncières de la part du gouvernement québécois pour un total de 1,7 G$ depuis 2007. Les dirigeants des autres PME doivent payer le plein montant de leurs taxes. Par exemple, un restaurant dont le chiffre d’affaires est d’environ 2,5 millions de dollars (M$) a acquitté 15 000 $ en taxes foncières en 2018, tandis qu’une ferme de grandes cultures de la même municipalité générant un chiffre d’affaires semblable a payé 9 000 $ grâce au Programme de remboursement de taxes foncières agricoles. Précisons que sans celui-ci, l’exploitation aurait déboursé 36 000 $ de taxes.
De généreuses subventions
Entre 2017 et 2023, ce sont 195 M$ qui devraient être versés par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) pour soutenir les investissements en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique en milieu agricole. Le ministère subventionne aussi à coup de millions le drainage et le chaulage des terres, l’acquisition d’outils technologiques, les pratiques agroenvironnementales, les services-conseils, etc. « Dans mon érablière, j’ai droit à l’aide financière du gouvernement. La facture de mon conseiller technique est même payée à 75 % par le MAPAQ. J’ai une autre entreprise dans le domaine automobile et des subventions du genre, on n’a pas ça. On paye tout au complet! » illustre l’acériculteur Mathieu Toupin.
VOIR AUSSI
Quand les agriculteurs deviennent entrepreneurs
Un acériculteur dans un camion de cuisine de rue
Il vend lui-même la viande de ses 3 000 porcs
« Cessez d’être victimes »
Un « lait du futur » lancé au Québec