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Après 40 ans de service au sein de Sollio Groupe Coopératif, dont sept à la tête de la direction, Gaétan Desroches passera le flambeau en septembre. Pascal Houle, actuel chef de l’exploitation, reprendra les rênes de la coopérative qui a traversé au cours des dernières années des changements importants.
« Il y a quarante ans, on entendait souvent dire que la coop, c’est un géant qui dort, rapporte M. Desroches en entrevue avec La Terre. C’est donc une grande fierté d’avoir contribué à ce que la coopérative soit reconnue et respectée pour ce qu’elle est », confie-t-il.
Sous sa direction, l’entreprise a poursuivi sa croissance et renforcé son positionnement en acquérant notamment l’abattoir F. Ménard et le Couvoir Réal Côté. L’ancienne Coop fédérée, rebaptisée Sollio Groupe Coopératif en 2020, se positionne aujourd’hui parmi les leaders de la chaîne agroalimentaire canadienne et du commerce au détail, avec un chiffre d’affaires qui est passé de 5 G$ à 8 G$ en 6 ans.
« Nous n’avions pas le choix de nous adapter pour assurer la prospérité de nos fermes familiales et du monde agricole face aux conglomérats qui se multiplient, soutient M. Desroches. Quand on regarde ce qui s’est passé ailleurs en Amérique du Nord depuis quatre ans, on constate que les fermes ont grossi. Ça prend une logique qui suit, qui correspond aux besoins. »
Par ailleurs, le fait de toujours opter pour un chef de direction qui provient de l’entreprise, d’avoir un conseil d’administration composé de producteurs agricoles et de ne pas aller sur les marchés boursiers sont, selon lui, autant de facteurs permettant à la coopérative de ne pas perdre de vue son rôle social malgré la grosseur qu’elle a aujourd’hui atteinte. « Et croyez-moi, il y a toujours un membre du CA pour nous rappeler les valeurs de l’entreprise, qui appartient aux entrepreneurs agricoles », souligne le chef de la direction.
La prochaine révolution verte
Plusieurs défis attendent son successeur, Pascal Houle. Parmi les principaux, M. Desroches mentionne celui de l’accès aux terres. « Pour éviter que les producteurs deviennent au fil des ans des employés de gros conglomérats, il faut trouver des solutions afin d’améliorer cet accès pour la relève », croit-il
Un autre grand défi est ce qu’il nomme « la prochaine révolution verte», qui consiste à amener la technologie dans les fermes québécoises, par exemple en améliorant la traçabilité et l’application des normes environnementales. « Il faut amener la production où le consommateur veut la voir, tout en permettant d’assurer le travail du producteur », conclut celui qui quittera officiellement son poste le 10 septembre et dont le mandat a été légèrement étiré en raison de la pandémie. « J’aurais bien pris ma retraite plus tôt, mais on ne voulait pas procéder à un changement dans une période comme celle-là », mentionne-t-il.
Sollio Groupe Coopératif est composé de trois divisions, soit Sollio Agriculture, Olymel S.E.C. et les quincailleries BMR.