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Les producteurs de pois, de haricots et de maïs sucré destinés à la transformation sont parvenus, avec la valeur des grains qui ne cesse d’augmenter, à se négocier des prix encore plus élevés que l’an dernier pour leurs légumes auprès de Bonduelle. Déjà, les hausses de prix en 2021 étaient qualifiées d’« exceptionnelles » par divers acteurs de la filière.
« Pour les pois, on n’a jamais signé aussi cher que ça, remarque Stéphane Bisaillon, producteur de grandes cultures et de légumes de conserverie à Saint-Jacques-le-Mineur en Montérégie, mais c’était attendu. Pour que la filière maintienne ses superficies, il faut que les prix soient compétitifs avec ceux des [autres cultures, dont les grains destinés à la consommation animale] », fait remarquer celui qui, autrement, aurait pu être tenté de réduire ses superficies destinées au transformateur et de se concentrer sur la production de grandes cultures, particulièrement payante depuis deux ans.
Les pois réguliers en 2022 se vendront donc 555 $ la tonne courte, soit une augmentation de 28,47 % par rapport à 2021. Déjà, l’an dernier, le prix négocié à 432 $ la tonne courte était de 20 % supérieur à celui de 2020. Le prix du maïs sucré bondira quant à lui de 32,8 % en 2022 pour atteindre 170 $ la tonne courte. Pour les haricots, les producteurs obtiendront un prix pondéré de 23 % supérieur à 2021 et de 35 % plus élevé que 2020.
« On pense que l’entente est bonne pour maintenir l’intérêt des producteurs, mais que c’était nécessaire dans le contexte », réagit pour sa part Marc-André Isabelle, producteur de pois, de haricots et de maïs sucré à Coteau-du-Lac en Montérégie.
Contribution de 50 % au fonds de péréquation
La contribution de Bonduelle au fonds de péréquation mis en place par la filière passera par ailleurs de 30 % à 50 %. Rappelons que le système de péréquation vise à dédommager les agriculteurs contraints d’abandonner des superficies, lorsque, par exemple, les rendements sont supérieurs à la capacité de transformation à un moment précis, en raison du contexte météo. Or, depuis 2020, la contribution du transformateur à ce fonds est passée de 10 % à 50 %. Pour les agriculteurs qui demandaient depuis longtemps à Bonduelle un meilleur partage de risques, il s’agit d’une avancée majeure. « Cette année, le contexte est favorable aux producteurs à tous les niveaux », concède Daniel Vielfaure, président-directeur général de Bonduelle Amériques. « Il faut rester intéressants pour eux; ce sont des partenaires. S’ils sont contents, on est contents », dit-il. Tous les producteurs cotiseront au fonds de péréquation en 2022, et non seulement ceux dont le rendement est supérieur à la moyenne, comme c’était le cas jusqu’à ce jour.
Vente imminente
Sans dévoiler de détails, Daniel Vielfaure, président-directeur général de Bonduelle Amériques, a confirmé que le processus de vente des usines nord-américaines de l’entreprise, du Québec notamment, était sur le point de se concrétiser. « Ça va bouger dans les prochaines semaines », a-t-il soutenu, réitérant qu’il s’agit d’un changement d’actionnariat qui n’aura « aucun impact » sur les agriculteurs. À l’assemblée générale annuelle des Producteurs de légumes de transformation du Québec en décembre, M. Vielfaure avait confirmé cette mise en vente. Selon ses dires, plusieurs entreprises du domaine agroalimentaire, tout comme des fonds d’investissement, auraient manifesté leur intérêt.