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En quelques décennies, la famille Poitras a réussi à faire d’un abattoir en faillite une référence en matière de transformation de viande porcine à l’échelle mondiale. Bien connu dans cette industrie, le patriarche Jacques Poitras fait maintenant place à la relève, ses enfants Stéphanie et Kévin, à la tête d’Aliments Asta.
Aliments Asta Année de fondation : 1982 Propriétaires : Jacques, Stéphanie Nombre d’employés : 500 Chiffre d’affaires : 300 M$ Principaux marchés : Chine, Japon, États-Unis, Mexique, Corée et Philippines |
En 1982, Jacques Poitras se porte acquéreur d’un abattoir en faillite, dans le village de Saint-Alexandre-de-Kamouraska. Au départ, l’entrepreneur en construction relance les activités avec de l’abattage multiespèce, puis se spécialise dans la transformation du porc. « Mon père est très visionnaire. Malgré le fait que ce n’était pas populaire à l’époque, il utilisait déjà des indicateurs pour suivre la production et les ventes. C’est quelqu’un de très rigoureux », raconte sa fille Stéphanie.
Cette rigueur se retrouve aussi sur le plancher de l’usine. « Notre produit est très reconnu au niveau de la qualité. Ça fait longtemps que nous sommes présents sur des marchés importants comme la Chine, le Japon et la Corée. Même si on est un petit joueur dans le monde, on tire notre épingle du jeu grâce à notre qualité. » En dépit des difficultés du secteur de l’abattage de porc dans les années 90, Jacques Poitras a fait le pari d’investir dans ses installations pour percer à l’international. « Même en période de crise, mon père a toujours investi. Il a toujours été visionnaire », souligne sa fille.
Évolution
De 10 employés à ses débuts, Aliments Asta en compte aujourd’hui 500 dans un village d’à peine plus de 2 100 personnes. Au chapitre des infrastructures, l’usine a subi de nombreux changements au fil du temps. À l’heure actuelle, on transforme annuellement un million de porcs dans les installations. De plus, depuis 2010, l’entreprise Aliments Asta est active dans l’élevage grâce à une participation de 50 % dans Isoporc, l’un des plus importants producteurs de porcs de la province.
Faire ses classes
Bien qu’il soit toujours président de l’entreprise, Jacques Poitras laisse de plus en plus de place à ses enfants. Stéphanie occupe le poste de directrice générale tandis que son frère Kévin est directeur général ventes et transport. Tous les deux dans la trentaine, Stéphanie et Kévin ont fait leurs classes chez Aliments Asta avant d’arriver à la tête de l’entreprise familiale. « Je n’avais même pas l’âge de travailler que je répondais au téléphone », raconte Stéphanie. Son frère et elle ont travaillé à l’usine tous leurs étés.
« J’ai toujours aimé venir ici avec mon père et rêvé de faire ce qu’il faisait. C’est la même chose pour mon frère. Quand on venait chez Asta, on se sentait bien. On se sentait à notre place », confie-t-elle. Non seulement Jacques Poitras a légué à ses deux enfants une compagnie saine financièrement, avec une équipe solide pour les épauler, mais il a également réussi à leur transmettre l’amour d’un métier pas toujours facile. « Est-ce que la pression est haute? Est-ce que ce sont de grosses responsabilités? Je vous jure que oui, mais je vis très bien avec ça parce que j’aime ce que je fais. C’est une question de passion. Mon père a réussi parce qu’il était passionné », résume Stéphanie, la voix empreinte d’admiration. Ainsi, pour son frère et elle, leur père constitue un véritable mentor. « Les employés savent qu’on respecte beaucoup ses idées et ses façons de faire. On y met notre couleur à nous, mais toujours en ayant l’approbation de nos gens. Je compte beaucoup sur leur expérience. Leur point de vue est important », conclut la gestionnaire.
Assurer la pérennité de l’entreprise Même si prendre la relève d’une compagnie de la taille d’Aliments Asta constitue une chance, cela représente aussi une grande responsabilité puisqu’il faut assurer sa pérennité dans un monde de plus en plus concurrentiel, estime sa directrice générale Stéphanie Poitras. « Mon père a fait un incroyable travail. Il nous a laissé une entreprise en santé. Il a bâti une équipe solide. L’usine est à la fine pointe de la technologie. Notre défi à mon frère et à moi, ça sera de continuer à être visionnaires », affirme-t-elle. Pour réussir cette mission, la nouvelle équipe dirigeante met tout en œuvre pour préserver la marque de commerce de l’entreprise, soit la qualité du produit, reconnue à l’international. Mme Poitras et toute son équipe ne lésinent ni sur les efforts ni sur les moyens pour réussir ce défi de taille. « Il faut rester compétitif. Il faut réduire les coûts et être efficace sur la chaîne de travail », décrit-elle. Les entrepreneurs demeurent à l’affût des nouvelles technologies pour mieux automatiser les procédés de production. « Notre défi sera d’automatiser et de rester compétitifs parce que la concurrence, c’est le monde », ajoute Stéphanie Poitras. |