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En dépit de son nom, le Programme d’investissement pour fermes laitières, annoncé le 1er août dernier par le ministre de l’Agriculture Lawrence MacAulay, ne concerne en réalité que les fermes bovines laitières.
Les producteurs de lait de chèvre, de brebis et de bufflonne en sont exclus. « Ces productions ne sont pas sous gestion de l’offre. Elles ne sont pas restreintes au marché domestique. L’objectif est de soutenir la productivité, de soutenir financièrement les entreprises qui subissent des répercussions de l’Accord économique et commercial global », plaide Lynn Renaud, directrice générale à la Direction du développement des entreprises et de la compétitivité à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).
À partir du 21 septembre prochain, « le fromage de chèvre, [de brebis et de bufflonne] provenant de l’Union européenne [pourra] être importé dans le cadre des deux nouveaux contingents tarifaires établis par le Canada en vertu de l’AECG », indique le porte-parole d’AAC, James Watson.
Vives réactions
« Il va falloir faire des pressions politiques pour rappeler à nos dirigeants fédéraux que les producteurs de chèvres sont lourdement impactés par cette modification sur le plan des accords et que nous aussi, on va avoir besoin d’aide », réplique le président du Syndicat des producteurs de chèvres du Québec, Christian Dubé. De leur côté, les producteurs ovins laitiers sont activement impliqués dans le dossier depuis février dernier. D’ailleurs, le gouvernement leur avait avoué à l’époque les avoir oubliés dans l’élaboration du programme, et ils avaient espoir d’y être intégrés. Depuis l’annonce du 1er août, ils « fulminent », explique la productrice de lait de brebis Marie-Chantal Houde. « M. Poissant a mentionné que nous avions été volontairement exclus », précise-t-elle. La jeune femme connaît le marché européen, puisqu’elle a fait ses études de fromagère en France. La brebis laitière « est le secteur le plus subventionné de tous les secteurs laitiers, indique-t-elle, ce qui fait que les fromages arrivent ici à 20 ou 40 $ de moins le kilo ». À elle seule, la région de Rochefort compte 5 000 fermes de brebis laitières, souligne-t-elle, et les fromages sont subventionnés à l’exportation en Europe.
Potentiel de croissance
Le gouvernement ajoute qu’il y a un fort potentiel de croissance pour les productions laitières ovines et caprines canadiennes, puisque les transformateurs tentent d’augmenter leurs approvisionnements sur le marché domestique. « Je ne suis pas de cet avis, et les producteurs de brebis laitières ne sont vraiment pas de cet avis », indique le président des Éleveurs d’ovins du Québec, Yves Langlois. L’arrivée des deux contingents inquiète les producteurs, qui réclament un fonds pour consolider les secteurs laitiers ovin et caprin.
Avec la collaboration de Julie Mercier