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La production record de sirop d’érable dans plusieurs régions aurait pu entraîner une grave pénurie de boîtes de conserve sans le démarrage d’une nouvelle usine, en Beauce, qui livre sept millions de contenants pour la présente saison des sucres.
« On devait partir la production en juin, mais avec les problèmes de conteneurs en Chine [qui freinent les importations de boîtes de conserve en raison des coûts de transport], on a mis les bouchées doubles pour devancer le plan. On a starté, ça le 7 mars. L’usine vire à pleine capacité, jour et nuit; on produit 200 000 cannes par shift, qu’on vend chez BMR, CDL, Lapierre, etc. », détaille Erick Vachon, président d’Idéal Canne. Ce dernier n’en est pas à ses premières armes dans le domaine des contenants pour produits de l’érable. Il faisait manufacturer ses boîtes métalliques en Chine depuis une quinzaine d’années et il les importait ici, en plus des contenants de plastique et de verre provenant également de la Chine.
Il caressait le rêve de rapatrier la production de boîtes de conserve en sol québécois. La pandémie et les problèmes des chaînes d’approvisionnement lui ont donné l’occasion de le faire. « On fournissait à partir de la Chine; maintenant, c’est de la Beauce », dit-il fièrement, précisant qu’une partie de ses meilleurs employés chinois déménagera même dans Chaudière-Appalaches, plus précisément dans la municipalité de La Guadeloupe, où se situe l’usine dont la première chaîne de production a nécessité des investissements de 10 M$.
Objectif : 400 millions de contenants
Les Beaucerons sont connus pour leur ambition en affaires. Erick Vachon n’y fait pas exception. Une fois que les trois chaînes de production seront installées en septembre, grâce à un investissement total de 30 M$, il sera en mesure de produire 400 millions de boîtes de conserve métalliques vides. « Présentement, 100 % de notre production, c’est pour les cannes de sirop. Mais le [milieu acéricole] représente 7 % de notre production. Tantôt, on va tomber dans la tomate, les canneberges, les soupes, le manger à chien, etc. C’est vraiment une canne agroalimentaire qu’on fabrique », précise-t-il, ajoutant que le fait d’offrir à ses clients des contenants manufacturés au Québec permettra de diminuer leurs frais de transport. « Faire venir un conteneur de la Chine, c’est rendu presque 35 000 $, alors qu’avant, c’était 5 000 $. Et même faire venir des cannes des États-Unis, c’est rendu 4 500 $ le voyage [par camion]. C’est très cher et la face de l’importation va changer », prévoit-il.
La Terre lui a fait remarquer que les effets de la pandémie pourraient s’atténuer dans deux ans, rendant plus accessibles les importations chinoises. « Oui, c’est vrai, mais nous aurons eu le temps de mettre notre pied à terre et de prendre notre erre d’aller. La conjoncture actuelle, c’est une fenêtre d’opportunité pour partir une usine ici. On l’a prise », résume celui qui possède l’entreprise avec son fils.
Pour se démarquer, ils entendent améliorer la fameuse conserve, notamment en offrant une version en aluminium et des couvercles qui s’ouvrent avec une goupille, sans ouvre-boîte; un moyen plus pratique et hygiénique, souligne-t-il.