Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
« Quand on m’a demandé de concevoir un tracteur électrique, je me demandais déjà comment j’allais faire ça avec tous les problèmes liés », relate Rolland Bougie, un ingénieur en herbe qui n’en est pas à ses premières innovations écologiques. Il peut maintenant se dire : « Mission accomplie! »
C’est un producteur maraîcher biologique qui est à l’origine de ce projet. Ce résident de Saint-Jean-Baptiste, propriétaire de Bougie voiture électrique, avait d’abord transformé le moteur à essence d’un trois-roues de travail en moteur électrique pour un agriculteur de Saint-Jérôme, dans les Laurentides. Celui-ci possédait un tracteur Farmall 140 datant de 1963 qui dormait dans son champ depuis près de deux ans, hors service. Considérant les émanations d’un moteur à essence comme nocives pour ses légumes de culture biologique, le producteur a voulu que M. Bougie convertisse son tracteur à l’électricité afin que sa pratique devienne aussi biologique que ses cultures.
Défi technique
« On se couche la nuit et ça travaille », confie M. Bougie, précisant que son cerveau n’arrête jamais de penser, qu’il le veuille ou non. Différents facteurs devaient être considérés, telles la longueur du moteur et la conduite du tracteur. Les dimensions de ce dernier ont donc été conservées afin que toutes les pièces entrent à leur place. Un moteur électrique étant relativement petit, soit environ 11 po de long par 8 po de large, celui-ci s’insérait aisément dans l’armature du tracteur, sous le bloc-batteries interchangeable comprenant 8 batteries acide-plomb de 6 volts, offrant une autonomie de 2 à 3 heures selon l’utilisation. Sans ce bloc-batteries, le tracteur électrique peut fonctionner pendant près de 30 minutes grâce à 4 batteries sèches de 12 volts chacune qui ne gèlent pas l’hiver. Celles-ci actionnent les accessoires du tracteur et se rechargent en une heure, tandis que pour le bloc-batteries, 8 heures sont nécessaires à une recharge complète. Ce défi lui a pris plusieurs mois de travail, d’octobre 2012 à mars 2013, et de 40 000 $ à 50 000 $ d’investissements de sa poche.
« Le tracteur, je l’ai démonté au moins trois fois pendant l’hiver », indique M. Bougie, soulignant que les Québécois sont patenteux de nature. Sur le tracteur, tout le système hydraulique a été refait en mécanique. Les producteurs maraîchers lui ayant signifié qu’un poids était nécessaire pour permettre au sarcleur d’entrer dans le sol, il a dû repenser le système initial.
En ajustant le treuil pouvant aller jusqu’à 3 000 livres, Rolland Bougie a obtenu une pression de 150 livres sur le sarcleur sans l’ajout d’un poids supplémentaire. Et si un agriculteur veut conserver son système hydraulique, un moteur à deux sorties sera alors employé.
Investisseurs recherchés
Le 13 décembre, Bougie voiture électrique tenait des portes ouvertes pour présenter son tracteur écologique, mettre de l’avant son transporteur de blocs-batteries pouvant accueillir une éolienne de 2 000 watts et 4 panneaux solaires totalisant 1 000 watts, et ainsi tenter de séduire des investisseurs. Ce transporteur permettra à un producteur maraîcher de garder à sa portée le nombre de blocs-batteries souhaité et de les recharger aux champs. Le Centre local de développement (CLD) de la région d’Acton et l’Institut de transport avancé du Québec (ITAQ) lui ont déjà signifié leur intérêt. M. Bougie fait valoir que des fermes laitières qui utilisent un tracteur à essence dans leur étable pour soigner leurs vaches profiteraient également de cette technologie écologique, sans émanations ni pollution sonore.