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Stanbridge east – Les citadins habitués de travailler dans les tours à bureaux et confrontés au trafic ont parfois besoin d’un retour aux sources. Dormir dans la grange de l’habitant sur une couche de paille bien épaisse, éclairée au fanal comme à l’époque, peut s’avérer salutaire.
C’est ainsi qu’un couple de maraîchers biologiques de l’Estrie a décidé de tirer un revenu de leur vieille grange inutilisée en offrant aux visiteurs l’opportunité d’y coucher sur la paille.
L’an dernier, une centaine de personnes ont payé 36 $ chacun pour dormir dans l’ancienne tasserie de leur ferme située à Stanbridge East. Les touristes apprécient la pureté des lieux, les vieux murs qui craquent au vent, de même que l’odeur du grain et du foin autrefois entreposés.
La grange de Nasser Boumenna et de Claire Lanctôt comprend aussi une grande table à manger au 2e étage avec vue sur la campagne. Le système d’eau n’alimente plus les abreuvoirs des animaux, mais plutôt quatre douches et leurs salles de bain privées. Pour agrémenter le tout, un petit-déjeuner qui met en vedette les produits de la ferme (petits fruits, œufs, etc.) est servi aux hôtes.
La paillasse de la Suisse
L’idée est toutefois venue d’outre-mer. « Nous avons eu vent du concept nommé « aventure sur la paille » en Suisse. Nous sommes allés en Europe et avons été séduits. Ce sont de vrais agriculteurs qui sont à la base de la démarche et non des gentlemen-farmers. Ils sont près de 170 fermes à offrir aujourd’hui l’hébergement sur paille. C’est vraiment bien développé », détaille Claire Lanctôt, copropriétaire des Jardins d’Arlington.
De fait, la création du concept d’aventure sur la paille remonte au début des années 1990 en Suisse et il se révèle aujourd’hui très populaire. À tel point que les vacances à la ferme sont maintenant incluses dans l’offre touristique du pays.
Prêter main-forte
Dormir sur la paille est très confortable assure Mme Lanctôt. Une fois sortis du lit, les visiteurs sont invités à se remplir les poumons d’air frais dans la campagne environnante et pourquoi pas, à prêter main-forte à Nasser, au champ, afin de désherber les cultures ou de cueillir des fruits et légumes bio. L’agriculteur se fait d’ailleurs un plaisir d’ajouter un contenu pédagogique à l’expérience en expliquant la réalité de leur ferme maraîchère sous régie biologique.
Qui sait, le Québec développera peut-être à l’instar de la Suisse un réseau de gîte sur paille chez l’habitant!