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Les éleveurs québécois de bovins laitiers qui se rendront à la prestigieuse World Dairy Expo, à Madison, au Wisconsin, en sont aux derniers préparatifs avant le grand départ. Le déplacement à lui seul impliquera beaucoup de dépenses et d’organisation, mais en vaudra la chandelle, estiment-ils, considérant l’honneur et la visibilité que l’événement confère. Incursion dans la réalité des habitués de ce genre de compétitions.
Un mois avant de se rendre au plus important jugement de bovins laitiers d’Amérique du Nord, voire du monde entier, l’éleveuse Ysabel Jacobs en était encore à planifier le long trajet de 60 heures qu’elle devra parcourir, aller-retour, avec son équipe et ses animaux. En comptant les déplacements et les jours passés à la World Dairy Expo, qui se tiendra du 1er au 6 octobre, à Madison, au Wisconsin, ils seront partis pendant près de deux semaines. L’itinéraire doit prévoir des arrêts dans des fermes, pour que les chauffeurs se reposent en chemin, mais aussi pour traire les vaches et les nourrir. Il faut trouver des lieux d’hébergement pour tout le monde et coordonner le transport du bétail, de la moulée et du foin avec d’autres éleveurs.
« Je n’ai pas fini de planifier le voyage. En plus, cette année, je dois vérifier ce qu’on a le droit de faire, car les règlements de transport du bétail ont changé », a expliqué, le 31 août, la copropriétaire de la Ferme Jacobs, de Cap-Santé, dans Portneuf, près de Québec.
Cette dernière envisageait alors de partir avec ses confrères des fermes Petitclerc et Boulet, d’autres habitués des jugements de grande envergure. En partageant les camions et les remorques nécessaires au voyagement des animaux et du matériel, ils économiseront en frais de transport.
« Transporter du vivant, ça prend beaucoup de coordination. Il faut annoncer aux douanes américaines que telle van va arriver à telle heure. Aux lignes, un vétérinaire fédéral vérifie que tout est en ordre, que les animaux ont leur numéro d’identification », précise l’éleveur Pierre Boulet, dont la ferme se situe à Montmagny, dans Chaudière-Appalaches.
Une communauté tissée serrée
Étant donné la logistique complexe et les quelques milliers de dollars par tête en frais de transport, d’hébergement et de main-d’œuvre qu’implique une participation à la World Dairy Expo, seul un petit groupe d’éleveurs du Québec s’y rend régulièrement, année après année. Ils forment en quelque sorte une communauté qui va représenter les leurs à l’international. « Team Canada, quand ils vont aux Olympiques, ils forment une équipe. Nous, c’est un peu ça. Tu veux représenter le Canada au mieux quand tu arrives aux États-Unis », indique Pierre Boulet.
Nicolas Lalande, de la Ferme Blondin, qui baigne aussi dans le milieu de la haute génétique bovine, remarque une solidarité de la part des éleveurs qui va au-delà de la compétition. « Les exposants du Québec, on loue de grosses vans et des trailers à animaux qu’on partage, et on descend ensemble. Oui, on est tous des rivaux, mais on est surtout des amis et on s’entraide », affirme l’éleveur de Saint-Placide, dans les Laurentides.