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SAINT-HYACINTHE – Le juge Jean-Philippe Charest a mis une touche de spectacle lors du jugement final visant à déclarer la grande championne de la race Holstein de l’Exposition agricole de Saint-Hyacinthe, le 2 août. Il a fait monter la musique, demandé les applaudissements de la foule et s’est avancé vers les cinq éleveurs individuellement, comme pour faire croire à chacun qu’il gagnait. Après quoi, il est revenu du fond de l’arène pour donner une bonne tape sur les hanches de la vache gagnante, Vinbert Kingboy Birdy, soulevant davantage la foule et faisant jaillir une larme de joie chez l’une des propriétaires de l’animal, Marie-Pier Vincent.
« C’est la vache d’une vie », dit-elle à La Terre au sujet de cette bête qui produit près de 17 000 kilos de lait par année. Ce premier prix leur donne près de 300 $, rien d’énorme, mais voir le ruban de grande championne trôner au-dessus de l’animal qu’ils préparent depuis des mois. « C’est ça, notre paye », souligne-t-elle. Si cette distinction est importante pour Marie-Pier, elle l’est d’autant plus pour l’autre copropriétaire, sa mère, Jacinthe Guilbert. « C’est encore plus la vache d’une vie pour ma mère, car c’est elle qui a élevé les générations précédentes de cette lignée et c’est elle qui a donc élevé Birdy. Moi, je l’ai juste depuis quatre ans », explique-t-elle humblement.
En entrevue avec La Terre, le juge Charest affirme que Birdy sera un nom à suivre dans les compétitions supérieures.
Il ajoute que sa locomotion est « incroyable » pour une vache qui possède un si gros pis et il souligne le caractère de l’animal. « Tu vois que c’est une vache dominante qui va faire sa place à la mangeoire. Et même si c’est un critère qu’on n’évalue pas dans l’exposition, elle est capable de transmettre sa génétique aussi », dit-il en désignant la fille de Birdy, qui a terminé la compétition à côté de sa mère sur le podium des vaches, en raflant le titre de grande championne de réserve.
Pour Marie-Pier Vincent, voir Birdy et sa fille terminer respectivement première et deuxième à Saint-Hyacinthe leur donne pratiquement un billet pour partir en voyage au Wisconsin. « Si tout va bien, on voudrait amener les deux à Madison [à la World Dairy Expo]. Si on ne le fait pas maintenant quand on a de bonnes vaches pour y aller, on ne le fera jamais. Il faut viser haut si on veut se donner des défis! » exprime l’agricultrice, qui est l’unique propriétaire de sa ferme nommée Silvercrest, à Saint-Valérien-de-Milton, en Montérégie.
La vache Birdy et sa fille Belgo Sidekick Bizou n’appartiennent pas seulement à Mme Vincent, mais à trois autres fermes de la région. Si Marie-Pier a dit que Birdy était la vache d’une vie, peut-être que sa fille pourrait aussi le devenir. « On pense qu’au même âge, la fille est meilleure que la mère. Pour la suite, on verra…»
Fait intéressant, ce duo de vaches pourrait peut-être recroiser le fer avec le même juge, puisque Jean-Philippe Charest, un producteur laitier de Saint-Alexandre-de-Kamouraska, sera juge associé cet automne à la World Dairy Expo. « Ce sera l’expérience d’une vie », anticipe-t-il.