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La récolte de bleuets sauvages québécois devrait atteindre une soixantaine de millions de livres cette année, selon Marc Larouche, président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec, soit plus du double du résultat de l’an dernier. Le petit fruit aux nombreuses qualités, qui sera cueilli chez quelque 400 producteurs, est destiné à 85 % aux marchés hors Québec.
« L’an dernier, le gel en période de floraison a causé une saison décevante de 24 millions de livres, rappelle M. Larouche. Cette année, l’entrave aux rendements repose surtout sur un certain manque en ce qui concerne les abeilles pour la pollinisation. » En effet, comme il l’explique, le retard des floraisons, notamment dans les vergers du sud du Québec, a affecté la livraison des ruches dans les bleuetières.
Toujours selon M. Larouche, les producteurs louant des ruches du côté ontarien n’ont pas pu bénéficier du nombre de butineuses escompté, le taux de mortalité dans ces ruches ayant été nettement supérieur au passé, possiblement en raison d’une contamination par les néonicotinoïdes.
« Pour compliquer les choses, durant trois jours, il a plu sur la grande région du Saguenay–Lac-Saint-Jean [là où sont produits 85 % des bleuets sauvages], ce qui a cloué les abeilles dans les ruches alors que les plants étaient en fleurs. » Selon son estimation, globalement, le manque de pollinisation aurait touché de 10 à 25 % des superficies. Une période de canicule, en juin, aurait aussi affecté la croissance du fruit. Il parle ici d’une possible diminution supplémentaire de 10 % du rendement global.
Malgré ces mauvais augures, la récolte devrait être abondante et de qualité. Le bleuet s’annonce de belle taille et sucré. Le gel printanier qui a sévi dans la grande région du Saguenay–Lac-Saint-Jean au cours de deux dernières années, alors que les plants étaient en période sensible de floraison, n’a pas frappé ce printemps.
À l’heure d’écrire ces lignes, la moitié des bleuets avaient atteint leur maturité et la récolte manuelle battait son plein. De nos jours, la presque totalité de la récolte est mécanisée. Cependant, ce type de récolte ne s’enclenchera qu’à la mi-août, lorsque tous les petits fruits seront bien mûrs, question de réduire les pertes.
Déjà, les marchés d’alimentation commencent à recevoir le fruit convoité. Mais comme l’explique M. Larouche, la récolte est tellement concentrée sur trois ou quatre semaines qu’il serait impensable de l’écouler intégralement sur le marché du frais. Près de 95 % de celle-ci est donc transformée d’une façon ou l’autre.