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Grâce aux conditions météo exceptionnelles en Montérégie, plusieurs producteurs ne peuvent résister et mettent le maïs en terre.
« J’ai déjà semé le tiers de mes superficies de maïs, et si tout va bien, j’aurai complété mes 300 hectares pour la mi-avril. Du jamais vu! », s’exclame Yvan Savaria, de Saint-Mathieu de Beloeil. Ce dernier fait état d’une terre particulièrement ameublie par le gel, et surtout, d’une surface sèche. « Que la terre soit drainée ou pas, aucune différence : les conditions s’avèrent excellentes dans tous mes champs. » Le pari se révèle quand même risqué, mais M. Savaria fonce. « L’an dernier, j’ai semé une certaine superficie en avril et la qualité du grain récolté, notamment le poids spécifique, se démarquait vraiment. Pour moi, les semis hâtifs, c’est une partie de poker, et cette année, je mise tout. Soit que nous gagnerons le gros lot, soit que nous encourrons des pertes, » raisonne-t-il.
Viser un rendement maximum
« Nous avons amorcé les semis de maïs vendredi dernier, mentionne François Jodoin, de Varennes en Montérégie. Nous aurons près de 200 hectares de mis en terre ce mercredi. Les conditions sont tellement bonnes qu’il est difficile de s’abstenir! Si nous ne semons pas maintenant, peut-être que la fenêtre de semis ne se représentera plus, et nous le regretterons! » Ce producteur voudrait profiter de la situation pour augmenter ses rendements. « J’ai fait plusieurs téléphones pour obtenir des cultivars avec un UTM plus élevé, mais les détaillants n’en ont pas vraiment. Dommage! »
Le calendrier
Alain Bazinet, de Saint-Hyacinthe, procède actuellement à l’épandage de fertilisants organiques, de même qu’à certains travaux de nivellement. « Épandre du fumier sans compacter le sol, c’est l’idéal. Et niveler un champ le 15 avril, c’est assez exceptionnel! Le terrain très sec se prête bien à ce genre de travaux. Je dois admettre que les conditions sont meilleures que certains automnes, même après une céréale. Pour le maïs, j’aime mieux attendre encore un peu. Je regarde peut-être trop le calendrier, mais on ne sait jamais », nuance-t-il.
Un jeu dangereux
« C’est vrai que les conditions sont parfaites, mais c’est un jeu dangereux, soutient Pierre Bernard, un producteur de Saint-Pie-de-Bagot, en Montérégie. Des températures froides sont prévues pour la fin de semaine. Et si le maïs demeure un mois en terre, il en résultera une levée inégale, et ce ne sera pas mieux », renchérit-il. N’empêche, M. Bernard compte semer 60 hectares de maïs aujourd’hui et demain. « Dans mes champs en semis direct, les risque de croûtage sont moins élevés. Les conditions actuelles n’entraîneront aucune compaction, j’en profite, raisonnablement tout de même! », conclut-il.
« J’ai semé plus de 200 hectares de céréale entre le 3 et le 12 avril. Mais pour le maïs, je préfère attendre », affirme de son côté François Bousquet, près de Saint-Hyacinthe. Ce producteur de grandes cultures souligne que l’assurance récolte ne couvre pas les semis réalisés avant le 20 avril.
Sécheresse relative
Aussi, et paradoxalement, il manque d’eau chez M. Bousquet. « Les champs sont très secs. Il faudrait semer creux pour atteindre la zone humide et s’il pleut beaucoup après les semis, la terre pourrait croûter et entraver l’émergence uniforme des plantes. Ce n’est pas l’envie qui manque d’envoyer les tracteurs au champ, mais je crois que la patience est de mise. »
Légumes de conservation
Certains producteurs ont déjà semé leurs pois de conservation en Montérégie. Cette tactique leur permettra peut-être de réaliser une deuxième culture, un soya hâtif par exemple…