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SAINT-AUGUSTIN-DE-DESMAURES — Quelque 14 000 plants de pivoines, 300 variétés cultivées, 18 années d’efforts, sept semaines de floraison, trois champs en production… et une passion qui dure. Pour Mano Capano, les pivoines, ce sont les fleurs du bonheur! Sur les terres de Pivoines Capano, à Saint-Augustin-de-Desmaures près de Québec, elles – l’entrepreneure autant que ses merveilles odorantes et colorées – s’épanouissent.
« Je voulais une entreprise bien à moi et qui ne me confinerait pas à un marché local. J’aimais les fleurs et j’ai choisi un créneau spécialisé, la pivoine, qui survit bien partout et dont je pouvais faire le commerce par Internet. Il se trouve que cette vivace rustique est aussi la fleur bien-aimée de nos grands-mères », relate la détentrice d’une formation en biologie et en environnement qui a occupé un emploi chez Alcan pendant 17 ans.
Au Québec, les producteurs de pivoines sont peu nombreux. Selon la Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec, on les compte sur les doigts d’une main et pour la plupart, il ne s’agit pas d’une culture exclusive. Afin de pallier une expertise quasi inexistante, Mano Capano s’est rendue chez un hybrideur du Wisconsin qui l’a formée. Pivoines Capano a vu officiellement le jour à Chicoutimi en 2000.
Petit carré deviendra grand
L’aventure s’amorce modestement avec un petit carré de pivoines à l’arrière de sa résidence. Pour prendre de l’expansion, la productrice patientera huit ans, jusqu’à ce qu’elle déniche enfin une terre agricole à prix raisonnable. En 2007, dans sa petite Nissan Versa, celle qui reçoit l’aide de son conjoint, mais qui s’est toujours astreinte à « grossir selon ses propres moyens », commence à déménager ses plants à Saint-Augustin.
Si, à l’origine, l’entreprise ne proposait que des plants, depuis 2005, la fleur coupée destinée aux fleuristes en constitue le moteur. « L’idée était que je puisse tirer profit de ces milliers de fleurs qui s’épanouissaient dans les champs et dont je ne faisais rien. J’ai pensé que si c’était rentable pour des producteurs de Hollande d’expédier des fleurs coupées ici, il n’y avait pas de raison que je n’y arrive pas », explique Mme Capano.
Offertes du 10 juin au 24 juillet environ, les pivoines sont vendues en boutons. « À mes débuts, la fleur locale n’était pas du tout à la mode, reprend-elle. Les fleuristes avaient l’habitude d’acheter à l’étranger. Ils apprécient aujourd’hui mes pivoines, qui s’ouvrent très facilement lorsqu’elles sont placées dans l’eau. La contrainte cependant, c’est que je travaille avec la nature et que je ne peux rien prédire, donc rien vendre à l’avance. »
Les défis de cette production La productrice mentionne que son principal défi n’est pas de faire pousser les pivoines, mais de contrôler la croissance des mauvaises herbes. Pour cela, elle a introduit l’utilisation de la toile géotextile. Du coup, les fleurs coupées sont également exemptes de terre. Des champs bien drainés limitent l’accumulation d’eau dans le sol et la ferme est constamment balayée par les vents, ce qui réduit les risques de maladies fongiques. « C’est une vraie business, car il faut que le produit soit beau et compétitif. Et je suis à la fois PDG et à quatre pattes pour ramasser », conclut-elle. Devenue une référence dans son domaine, Mano Capano se prépare maintenant au second volet des activités de l’entreprise, soit la vente, dès septembre, de plants aux jardiniers de partout au Canada. Pour la première fois cette année, elle tente aussi l’expérience des marchés publics. |