Les itinéraires culturaux sont de plus en plus soumis aux aléas climatiques, mais également à l’obligation d’utilisation optimale des phytosanitaires, du contrôle efficace des adventices et de l’incorporation appropriée des intrants. Dans ce contexte d’agriculture de précision et durable, les constructeurs d’équipement aratoire rivalisent d’ingéniosité pour redonner au sol ses lettres de noblesse. Le pseudo-labour, ou labour en superficie, devient la norme et chaque machine dévoile son caractère et montre les dents.

« Disque dur »

Conçu pour le travail à faible profondeur (entre 2 et 8 cm), le déchaumeur à disques ondulés indépendants X-Cutter-Disc sur le Catros XL 3003 d’Amazone favorise un enfouissement maximal des résidus et permet de conserver l’humidité durant les périodes de sécheresse.

« La forme singulière du disque garantit un travail intensif sur toute la surface et se distingue par la très bonne incorporation des résidus dans l’horizon de surface, permettant une décomposition plus rapide, explique Jérémie Messerli, agronome chez Amazone. Les conditions sont ensuite optimales pour l’implantation suivante. » Avec une faible demande de puissance, l’outil produit un volume important de terre fine, favorisant ainsi des conditions de germination idéales.

« Même avec des intercultures denses et hautes, le X-Cutter-Disc réalise un travail parfait sur toute la largeur de travail, observe l’agronome. Le broyage à une faible profondeur, associé au travail des microorganismes dans la couche arable, favorise une décomposition plus rapide du couvert. »

« Casser la croûte »

De leur côté, les modèles Normandie se distinguent par un angle d’attaque des disques plus faible (13,3 degrés) pour une meilleure efficacité dans le broyage des végétaux. Ces déchaumeurs pour les travaux de 2 à 12 cm de profondeur exigent une moins grande puissance à largeur égale et représentent un gain de consommation de carburant. « En créant un mulch [paillis] et en laissant des microsillons, ces équipements contribuent à limiter l’érosion », mentionne Julien Cadiou, chargé de développement chez Grégoire Besson. L’action du vent s’en trouve diminuée, la capacité de stockage de l’eau améliorée et l’évaporation réduite pendant l’interculture.

De plus, les cinq sortes de rouleaux associés à l’instrument permettent de s’adapter à différentes applications et finitions (ex. : déchaumage rapide, reprise de labour, préparation du lit de semence) et types de sols. « Le double rouleau à barres carrées reste le système le plus polyvalent pour la préparation du lit de semence, précise M. Cadiou. Il permet d’affiner le sol tout en laissant les mottes de terre de plus grandes dimensions à la surface pour éviter la formation d’une croûte de battance. »

Des trains de disques

Chez Maschio, on offre une large gamme de déchaumeurs à disques pour l’enfouissement des résidus de récolte ou encore l’implantation d’un lit de semis admettant des vitesses de travail pouvant atteindre les 15 km/h. « Le Veloce est un déchaumeur à disques idéal pour le déchaumage rapide et superficiel afin de permettre un bon mélange terre/paille, la création d’un lit de semence ou l’incorporation d’engrais organiques [lisier, boues] », précise Étienne Gagnon, directeur des ventes chez MTI Canada.

De plus, les 800 mm de dégagement entre les rangs de disques assurent un écoulement de terre abondant et facilitent l’intégration d’un volume de résidus important tout en prévenant les risques de bourrage.

« Contrairement aux déchaumeurs conventionnels, les trains de disques créent un mulch sur 3 à 15 cm, ­assurant ainsi l’augmentation du taux de matière organique, indique M. Gagnon. Les résidus en surface sont coupés et remélangés avec la terre pour créer un environnement favorable au développement des microorganismes et à l’amélioration de la fertilité du sol. »

Une herse rotative qui fait le poids

De son côté, la herse rotative légère LION favorise un bon émiettement et permet un mélange idéal des résidus. La version Classic est conçue pour les petits tracteurs de quatre cylindres pouvant aller jusqu’à 140 ch. « L’avantage clé de la nouvelle série de herses LION est leur poids réduit, qui a pour conséquence immédiate une réduction du besoin en force de levage », fait remarquer Yvan Gosselin, représentant des ventes chez Pöttinger Canada pour l’Est ontarien, le Québec et les Maritimes.

« De plus, le nouveau lamier de herse est biseauté à l’avant et à l’arrière, ce qui permet d’en maximiser le poids. Le caisson a également été repensé. Enfin, l’optimisation du poids des paliers, l’intégration des porte-dents, le surdimensionnement des roulements à rouleaux coniques ainsi que l’étanchéité maximale par joints à cassettes constituent les caractéristiques principales de ce système. »

L’outil vibrant

Conçu pour le travail léger et la préparation du lit de semence, le vibroculteur NZA de Väderstad crée un milieu favorable à la germination tout en travaillant à une profondeur semblable à la cavité du semis. En réchauffant le sol et en formant de fins agrégats, il contribue à améliorer le lien entre le sol et la semence et favorise l’émergence homogène des plantes.

« Il est l’outil parfait pour un résultat uniforme et optimal, constate André Trépanier, gestionnaire régional pour l’est du Canada chez Väderstad. La barre niveleuse standard ainsi que les nombreuses dents vibrantes espacées de 7,5 cm offrent un travail intensif et une préparation pour des conditions idéales de semis. »

D’autre part, selon l’ajustement de ses diverses composantes, le cultivateur TopDown présente une polyvalence étonnante. « Le large éventail de pointes et versoirs disponibles, en plus des disques à l’avant et du rouleau de finition à l’arrière, en font un outil très polyvalent, croit M. Trépanier. Les nouvelles ailettes de 340 mm avec un angle de 8 ou 23 degrés ajoutent à la polyvalence en offrant une découpe complète de la largeur travaillée contre les racines de mauvaises herbes. »

Les premiers centimètres

On ne voit réellement les effets des opérations du chantier printanier que quelques mois après les travaux. Toutefois, le volume limité de terre déplacée concourt à mieux conserver l’humidité du sol. L’équilibre hydrique contribue à une bonne germination et à une productivité améliorée. 

Roger Riendeau, collaboration spéciale