Plusieurs vignerons ont pris les grands moyens pour contrer les effets du gel. Certains emploient une éolienne, l’hélicoptère, d’autres font des feux.

En constatant les prévisions météo, Fabien Gagné, des Vignobles Saint-Rémi, en Montérégie, a sauté sur son téléphone pour contacter différents services d’hélicoptères. « L’appareil qui est venu – un monstre – produisait beaucoup de vent. Exactement ce qu’il fallait! J’ai surveillé la température toute la nuit et à 5 h 20, le mercure atteignait – 0,5 °C. J’ai fait décoller l’hélicoptère. Il a volé à une altitude de 35 à 50 m afin de rabattre l’air plus chaud [d’environ 5 °C] vers le sol. Il a volé jusqu’à 7 h et nous a permis de sauver du gel environ 95 % des feuilles », explique avec soulagement le vigneron.

L’hélicoptère lui coûte entre 1 200 $ et 1 500 $ de l’heure. Un bon investissement. « Il nous manquait 10 à 15 jours pour atteindre la maturité. Alors le gel nous aurait fait perdre toute la récolte [pour produire du vin rouge]. Sans oublier que si les feuilles gèlent à cette date-ci, la plante n’a pas le temps d’effectuer sa mise en réserve d’énergie, ce qui aurait eu des répercussions sur la production de l’an prochain », mentionne M. Gagné.

Ce dernier n’était pas à sa première expérience avec l’hélicoptère. « Je l’ai fait venir deux fois ce printemps pour contrer le gel. Faut dire que j’avais la “gâchette facile”, car j’ai connu l’impact du gel l’an dernier… Et le calcul est vite fait. L’hélicoptère qui me coûte, disons 5 000 $ par nuit, équivaut à une demi-tonne à l’hectare de raisin. Et quand je l’ai fait venir au printemps, il m’a sauvé des pertes d’environ cinq tonnes à l’hectare. C’est facile à justifier », illustre Fabien Gagné.