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Les risques de pandémies en production animale se contrôlent entre autres sur le terrain, où les producteurs doivent appliquer des mesures de biosécurité renforcées pour protéger leurs animaux d’élevage. Parmi ces mesures, le contrôle des parasites, comme les rongeurs, a transformé le métier d’exterminateur.
Sylvain Sirois, propriétaire d’Agro Extermination, une entreprise spécialisée dans la gestion parasitaire en milieu agricole et agroalimentaire, a été témoin d’un changement d’approche dans la gestion des rongeurs en milieu agricole. « Quand j’ai commencé, vers 1995, les producteurs nous appelaient quand ils voyaient trop de souris et qu’ils craignaient des dommages à leurs bâtiments. Aujourd’hui, c’est l’inverse : pour 99 % des fermes qu’on dessert, on ne voit pas de souris. Ils font appel à nous en prévention et avant tout pour des questions de biosécurité », observe-t-il.
Dans les années 2000, l’Association des spécialistes en extermination du Québec, qui regroupe les exterminateurs de la province, a d’ailleurs changé de nom pour l’Association québécoise de la gestion parasitaire, « afin de refléter l’évolution de l’industrie », indique-t-elle sur son site Web. Les exterminateurs sont également maintenant appelés des techniciens en gestion parasitaire.
Plus de préoccupations du côté avicole et porcin
Sylvain Sirois constate que la plus grande portion de sa clientèle provient du secteur avicole, où les exigences en matière de biosécurité sont très strictes et imposent un contrôle préventif des rongeurs. Ce sont ensuite les producteurs porcins qui sont les plus nombreux à faire appel à ses services, également pour des questions de biosécurité. « On a encore très peu de clients dans le secteur laitier, quoique ça semble un peu changer là aussi. On reçoit de plus en plus d’appels », observe-t-il.
Des boyaux pour les mouches
Le contrôle des mouches représente un plus gros défi. « C’est faisable, mais ça peut coûter très cher aux producteurs », réagit l’exterminateur. Mais la façon la plus efficace de limiter leur prolifération, selon lui, est de maintenir les lieux propres. « Les larves ne peuvent pas survivre quand c’est trop mouillé, car elles se noient, ni quand c’est trop sec. Il faut donc éviter les endroits semi-secs ou pâteux », explique-t-il.
Sylvain Sirois raconte être intervenu dernièrement pour un tel problème dans une porcherie. « On a installé huit boyaux d’arrosage aux extrémités des daleaux, parce qu’il y avait du fumier humide qui s’accumulait là. Avec cinq minutes de nettoyage par jour, le producteur a réglé les trois quarts du problème », indique-t-il.
Plus difficiles à piéger qu’avant
On pourrait à tort croire qu’il est plus facile de contrôler la prolifération de souris ou de rats dans des bâtiments d’élevage récents, mais ce n’est pas toujours le cas, rapporte l’exterminateur Sylvain Sirois. « Avant, il y avait des trous, des racoins où l’on pouvait installer les pièges et le poison. Maintenant, les bâtiments sont étanches et les souris n’ont presque plus de place pour se cacher. Elles vont se nourrir dans les mangeoires des animaux, puis retournent directement se cacher entre les lattes du plancher. » Un endroit beaucoup plus difficile à atteindre avec les pièges et les poisons, dit-il.
« Dans une maternité porcine où il y avait un problème de souris, on a dû sortir du fumier dans le bâtiment pour réussi à les attraper. On a pu ainsi en capturer plus de 600 en deux jours », illustre-t-il.
Une fois que le gros du problème est réglé, il devient ensuite plus simple de contrôler les populations, par exemple en dispersant du poison en poudre dans les lattes, explique l’exterminateur.
Dans les élevages biologiques où seuls les pièges sont utilisés, le contrôle est aussi possible, mais plus long. « Il ne faut jamais arrêter, sinon le problème revient, mais en général, on arrive à contrôler 98 % des rongeurs », estime-t-il.