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Les travaux n’ont pas été exécutés au hasard. Les 45 étangs ont été réalisés à la pelle mécanique, dans un secteur humide qui sillonnait déjà la forêt d’un bout à l’autre, jusqu’au fleuve.
Pour M. Duval, ce concept était doublement gagnant : d’une part, il permettait d’assécher des sections de terrain, maintenant plus propice à la croissance des arbres; d’autre part, il créait une multitude d’habitats fauniques. À cet égard, le travail est colossal. La majorité des étangs aménagés comporte une île au centre, conçue exprès pour la sauvagine, qui peut y déposer ses œufs à l’abri des prédateurs. Des nichoirs pour les canards de surface (noirs et malards) de même que des cabanes pour les canards branchus ont été construits et positionnés à plusieurs endroits. « Pendant la saison morte, je visite chaque nichoir afin d’ajouter de la paille, relate M. Duval. Mais favoriser la nidification des oiseaux ne se résume pas seulement à installer des nichoirs. Nous restreignons également nos allées et venues près des étangs, et ce, du printemps jusqu’au début de l’été. Il est crucial de ne pas déranger les oiseaux en cette période de reproduction. » Parce que son lot se trouve en pente jusqu’au fleuve, les étangs sont étagés, et l’exutoire de chacun comprend un seuil dont le rôle consiste à maintenir un niveau d’eau suffisant pour les poissons. D’ailleurs, les pêches expérimentales du printemps dernier ont confirmé l’abondance de menés et de perchaudes, comme celle de dorés, d’achigans et de brochets. De l’aveu de M. Duval, la seule erreur de conception, résolue depuis, concerne les seuils situés très près du fleuve. « La marée de tous les jours érodait les premiers seuils. Nous avons dû les refaire en roches plutôt qu’en glaise. Maintenant, tout est très solide. »
Au final, près de dix années de travaux ont été nécessaires, et M. Duval estime y avoir investi personnellement 10 000 $. Le résultat lui plaît énormément. « Tu ne peux pas t’imaginer le nombre de hérons, de rapaces, de butors, de canards et d’oiseaux de toutes sortes qu’on voit maintenant ici. L’autre matin, j’ai eu le privilège d’observer une grosse chouette chasser un rat musqué. La faune s’est rapidement emparée de ces nouveaux habitats. Nous y apercevons des chevreuils, des loutres, des poissons et y entendons des concerts assez exceptionnels de batraciens! Vraiment, c’est une belle réussite. »