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Si les bâtiments d’élevage de poulets de chair ont longtemps été construits sur plusieurs étages, la tendance est aujourd’hui aux élevages sur un seul plancher.
Bien que plus onéreux, ce type de construction permet de diminuer d’autres coûts, notamment pour le transfert des oiseaux ou la vidange, qui peuvent être mécanisés, ou le nettoyage, car les murs peuvent être construits avec des matériaux imperméables plastifiés, donne en exemple Luc Trahan, directeur de la division agricole pour la firme d’ingénierie Consumaj, de Saint-Hyacinthe. Il observe qu’environ 50 % des nouveaux bâtiments avicoles du Québec sont aujourd’hui construits de cette manière. Un modèle qui est toutefois moins adapté pour les régions montagneuses, souligne-t-il, puisqu’il nécessite plus d’espace qu’un poulailler construit sur plusieurs étages.
C’est la situation à laquelle a été confronté l’éleveur de volailles Stewart Humphrey. La construction de son nouveau poulailler sur un étage à Saint-Malachie, dans une région montagneuse de Chaudière-Appalaches, a nécessité le remplissage d’un de ses terrains, ce qui lui a coûté très cher, rapporte-t-il. Il ne regrette quand même pas son choix, puisqu’il remarque qu’il y a plusieurs avantages. « Ça se passe bien toute l’année, sauf l’hiver », dit-il en faisant référence à la ventilation.
Dany Leblanc, qui a aussi opté pour des bâtiments sur un étage à sa ferme de Saint-Jude, en Montérégie, fait la même remarque. « L’humidité est plus difficile à gérer pendant l’hiver, parce que le bâtiment est plus grand. J’ai des planchers chauffants. Ça aide à maintenir la ripe sèche, mais il faut réadapter un peu la ventilation; quand c’est bien géré, ça va bien », analyse-t-il.
De son côté, Luc Trahan ne voit pas de problème particulier avec des bâtiments qui ne sont pas trop larges, c’est-à-dire qui ne dépassent pas 60 pieds (18 mètres). « C’est important de concevoir le poulailler pour que la ventilation se fasse par la toiture, avec un mode transversal, mieux adapté pour ces largeurs », précise-t-il. Il estime que les éleveurs s’ajusteront progressivement à ces bâtiments encore relativement nouveaux au Québec, mais très en vogue ailleurs, notamment en Ontario.
Accumulation de neige
De son côté, l’éleveur Dany Leblanc note d’autres petites spécificités qui demanderont un réajustement, comme l’accumulation de neige sur le toit. « Je ne sais pas trop quoi faire avec ça. On a installé des arrêts de neige, mais avec des toits de cette grandeur, la neige pousse lentement et ça devient vite trop lourd. Quand ça tombe, ça peut être dangereux », dit celui qui cherche encore une solution à ce problème. Malgré tout, il estime que les avantages sont ou deviendront éventuellement profitables. « Le nettoyage est plus simple, et le fait qu’il y ait moins de murs et d’étages permet un meilleur contrôle d’insectes à l’intérieur », précise-t-il.
Les poulaillers sur un étage sont recommandés par l’entreprise de transformation Exceldor, qui envisage de mécaniser ses opérations de chargement des oiseaux dans les prochaines années. Cela devait se concrétiser avec la construction de la nouvelle usine de transformation prévue à Saint-Hyacinthe. Le projet a toutefois été mis sur pause en raison de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt. En attendant, « les attrapeurs de volailles trouvent ça un peu plus difficile dans un bâtiment d’un étage parce que ça demande un peu plus de manipulations, mais ce n’est que temporaire », mentionne M. Leblanc.