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Les deux agronomes derrière la production de boeuf nourri à l’herbe Écoboeuf, de Dupuy en Abitibi-Témiscamingue, veulent poursuivre leurs efforts pour la carboneutralité en offrant dès cet automne un service-conseil en agroforesterie destiné aux producteurs agricoles.
« On est vraiment motivés face à l’urgence climatique, lance d’emblée Simon Lafontaine, agronome et cofondateur de cet élevage bovin avec sa conjointe Frédérique Lavallée. C’est ce qui a initié et qui guide notre processus de remise en question et nos efforts de ne pas réinventer, mais de revoir et d’améliorer les systèmes actuels. »
Assez rapidement, l’idée de planter des arbres pour capter les gaz à effet de serre s’est imposée, explique Frédérique Lavallée, qui a fait de la ferme familiale Lafontaine-Noël son terrain de jeu pour son projet de maîtrise en agroforesterie à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
« Les arbres sont encore petits, mais il y a des études qui démontrent que quand les animaux bénéficient de l’ombre des arbres en temps de grosses chaleurs, les gains de poids sont vraiment meilleurs, fait-elle valoir, précisant que ses résultats de recherche devraient être publiés cet hiver. Aussi, le fait qu’il y a un microclimat créé grâce aux arbres, ça fait que les variations de température sont moins grandes. »
Un congrès inspirant
En parallèle de l’analyse des données de ce projet de recherche, la jeune entrepreneure prévoit approcher d’autres producteurs cet automne, avec l’objectif d’exporter son expertise dans d’autres entreprises agricoles. « En ce moment, en Abitibi, il y a comme une dichotomie entre l’agriculture et la foresterie. Implanter des arbres en milieu agricole, c’est encore délicat, mal vu, plaide-t-elle. Donc, on essaie de bien faire les choses pour être sûrs que ce qu’on va implanter éventuellement chez d’autres producteurs va leur plaire, embellir le paysage et être agréable pour tout le monde. »
Les deux agronomes sont d’ailleurs revenus du 5e Congrès mondial sur l’agroforesterie, tenu à Québec, du 17 au 20 juillet, la tête remplie d’idées. « C’est intéressant de voir ce qui se fait à l’international et de voir qu’on n’est pas les seuls à essayer de développer des systèmes adaptés à nos réalités. Ils ont invité des scientifiques, mais aussi des producteurs, donc ça rendait ça très intéressant comme congrès », dit celle qui a été marquée par sa rencontre avec un producteur italien spécialisé dans l’élevage de vaches Maremmana, une race élevée à l’état presque sauvage et « adaptée à la forêt ». De quoi nourrir encore plusieurs années de recherche…
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Émilie Parent-Bouchard, collaboration spéciale