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La norme Isobus est à nos portes. Les équipementiers agricoles emboîtent le pas et standardisent la communication entre machines, peu importe la marque.
« Isobus, c’est une norme qui standardise le langage entre les équipements et les tracteurs de marques différentes », précise Martin Carrier, gérant de ventes pour le Groupe SYMAC à Saint-Hyacinthe. Actuellement, dans les fermes, impossible de brancher une presse à balles avec un tracteur de marque différente sans qu’un moniteur supplémentaire soit installé dans la cabine. Grâce au système Isobus, un seul moniteur reconnaît tous les types d’équipement attelé et permet d’en visualiser les commandes. Le boîtier de commandes se trouve, lui, installé sur chaque équipement attelé, quel qu’il soit. Finie la multiplication des moniteurs!
Faciliter le travail
La norme Isobus vient simplifier et faciliter la vie des utilisateurs. Terminé le passage de câbles supplémentaires ici et là dans la cabine. Une simple prise Iso à neuf branches sert à la connexion de tous les équipements attelés. En quelques minutes seulement, on branche le câble Isobus de l’outil attelé à la prise Isobus du tracteur et la communication s’établit. « Au lieu d’acheter un moniteur pour la presse, un pour le semoir et encore un autre pour le pulvérisateur, un seul fait le travail pour tous les équipements », mentionne Guillaume Boulanger, technicien chez Kverneland. En plus de réduire les coûts d’achat de divers moniteurs, le système Isobus permet au producteur de devenir de plus en plus familier avec tous les paramètres de son écran, qui peut ainsi l’utiliser de façon optimale. « Tous les contrôles électroniques se font à partir du moniteur », souligne Martin Carrier. La plupart des écrans Isobus sont conviviaux : un simple toucher du bout des doigts modifie la configuration de l’équipement.
Un langage universel
Pour que cette communication fonctionne, le tracteur et l’équipement attelé doivent tous deux être compatibles à la norme Isobus. « Le hic, selon Martin Carrier, c’est qu’il y a encore un écart entre la théorie et la réalité. » Cette compatibilité n’est donc pas garantie. « Le branchement entre deux équipements Isobus fonctionne 75 % du temps. La connexion est universelle, c’est le langage qui ne l’est pas toujours », lancent Denis Gauthier et Marc Milette, respectivement spécialiste GPS et représentant GPS chez Case IH. Balayer la réticence de certains manufacturiers à faire le saut ou du moins à rendre leurs équipements compatibles ne serait cependant qu’une question de temps. En fait, le même phénomène de standardisation devrait se produire comme par le passé pour les attelages trois points, la prise de force ou hydraulique.
Pour Louis Jussaume, directeur des ventes chez Inotrac, le concessionnaire New Holland de Saint-Hyacinthe, le marché tend vers l’Isobus et déjà tous les gros cylindrés en sont équipés : « Les tracteurs de 80 HP et plus sont très polyvalents à la ferme, on conseille fortement à nos clients de choisir l’Isobus. » Une mise à jour du système s’avère parfois nécessaire, selon la version de l’Isobus du tracteur ou celle de l’équipement attelé. « Il suffit de télécharger par Internet la dernière version de l’Isobus », indique Bruno Bouchard, directeur de la division Laguë Précision. Parfois, il faut demander aux équipementiers de vérifier si tel tracteur est compatible avec tel outil attelé ou de trouver pour lequel des deux équipements l’Isobus doit être mis à jour.
Convertir un tracteur à l’Isobus
En pratique, tous les nouveaux gros cylindrés sont livrés avec l’Isobus. Si jamais un tracteur ne l’est pas, sachez qu’il est possible de le convertir pour quelques milliers de dollars. D’abord, il faut se procurer le câble Isobus. « On commence par brancher à la batterie du tracteur les fils de courant. Ensuite, on attache solidement la couette de fils sous la cabine », explique Guillaume Boulanger, technicien chez Kverneland. À l’arrière du tracteur, on fixe la prise de connexion Isobus. Dans la couette de fils, certains transportent le courant de la batterie au moniteur, tandis que d’autres transmettent les données de l’équipement au moniteur. Une fois le câble passé dans la cabine, il faut brancher le moniteur Isobus.
Il existe des moniteurs Isobus CCI, qui sont compatibles avec les équipements d’un certain nombre d’équipementiers. D’autres moniteurs mobiles sont, eux, compatibles avec une majorité d’équipements. Chez Kverneland, le boîtier Isomatch Tellus est polyvalent. De grand format, cet écran tactile se divise en deux. On peut voir simultanément dans la partie supérieure de l’écran les fonctions de l’équipement attelé et dans la partie inférieure celles du tracteur. « Selon l’équipement attelé, dans ce cas-ci une remorque autochargeuse de grande capacité – 55 tonnes –, on suggère de brancher une caméra de recul directement dans le moniteur. Ainsi, dans une des deux parties de l’écran, on voit nos angles morts », souligne Guillaume Boulanger. Ce type de moniteur offre plusieurs branchements : caméra de recul, Internet, vidéo, audio, prise USB, système GPS, Ethernet, etc. « On peut transférer des données directement sur une clé USB à un ordinateur ou télécharger un manuel de l’opérateur ou de pièces des équipements », énumère Guillaume Boulanger.
L’avenir est Isobus
Au SIMA l’hiver dernier, plusieurs équipementiers lançaient des nouveautés basées sur la technologie Isobus. La presse à balles rondes de John Deere en constitue un exemple : la presse prend le contrôle du tracteur en l’immobilisant lors du liage et de l’éjection de la balle et lui indique quand commencer à avancer de nouveau. La synchronisation du déchargement de la trémie de la moissonneuse-batteuse avec le tracteur et de son chariot à grain par Case IH est une autre innovation basée sur l’Isobus. Et les applications se multiplient. La fertilisation à taux variables et toute autre application de produits modulables seront grandement facilitées. Cette technologie semble prometteuse et avantageuse pour la gestion et la précision des opérations agricoles. La précision de la communication entre les deux équipements Isobus aura pour conséquence de diminuer les intrants, le temps d’exécution, le carburant, etc. La voie de l’avenir, c’est Isobus!