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Dans le cadre de l’Opération foin, l’Union des producteurs agricoles (UPA) lancera un appel à l’aide aux autres provinces d’ici les deux prochaines semaines via la Fédération canadienne d’agriculture afin d’approvisionner les producteurs du Québec.
À la suite de sa rencontre virtuelle avec les présidents de fédérations régionales le 17 juillet, le premier vice-président de l’UPA Martin Caron soutient qu’une sécheresse d’une telle ampleur n’avait pas été observée au Québec depuis longtemps. Au Bas-Saint-Laurent, les éleveurs sont anxieux puisque la sécheresse des trois dernières années leur a fait commencer l’année 2020 avec de faibles stocks. Le peu de foin récolté au printemps dernier a déjà servi à nourrir leurs bêtes, indique M. Caron. En Outaouais-Laurentides, devant la rareté du pâturage, des producteurs de bovins de boucherie auraient déjà envoyé des animaux à l’encan. Des éleveurs cherchent d’autres régions où faire paître leurs animaux. En Mauricie et dans Lanaudière, le déficit hydrique est le plus élevé de la province avec respectivement 64 % et 63 % reçus en moins que les années précédentes. Martin Caron ajoute que les ventes de foin interrégions se font rares cette année. Les producteurs qui ont tout de même obtenu des surplus de foin attendent la fin de l’année avant de vendre leur stock, pour pouvoir éventuellement combler leurs propres besoins.
Dans le cadre de l’Opération foin, l’UPA lancera un appel à l’aide aux autres provinces via la Fédération canadienne d’agriculture. L’objectif sera également d’évaluer la rentabilité de l’exercice pour les producteurs québécois. « Si on va chercher du foin dans d’autres provinces plus loin, il faut évaluer le coût du transport versus le prix du foin [une fois arrivé chez le producteur québécois] », dit-il. Il précise que la sécheresse affecte également l’Est de l’Ontario, et que le foin devra parcourir une grande distance avant d’arriver dans les étables de la province.
D’autres avenues sont également explorées, comme de permettre aux producteurs de faucher leurs champs d’avoine, d’orge ou de blé, pour en faire de l’alimentation animale. « Il y a des régions qui [attendaient avec impatience] la décision de la Financière agricole du Québec, parce que [les céréales] commencent à mûrir un peu et pour les mettre en fourrage, ces grains ne doivent pas être mûrs, mais vert encore », explique ce dernier. Certains producteurs évaluent également la possibilité de ressemer des mélanges fourragers (de pois et d’avoine par exemple) après avoir cultivé leurs céréales en fin de saison. « On va travailler avec les agronomes et les clubs conseils pour trouver des solutions », soutient M. Caron.
D’ici les deux prochaines semaines, des cellules de crise entre les fédérations régionales de l’UPA et les bureaux régionaux de la Financière et du ministère de l’Agriculture seront déployées afin de soutenir et d’informer les producteurs des options qui s’offrent à eux. La Confédération rencontrera virtuellement les présidents des régions le 31 juillet pour réévaluer la situation. Elle rencontrera, d’ici là, la Financière et le ministère de l’Agriculture.