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Le Réseau grandes cultures du Québec (RGCQ) ne sera plus administré par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM), a appris La Terre. LE RGCQ, qui réalise des essais de performances des cultivars de grains et des essais de cultivars pour l’enregistrement de nouvelles semences de céréales, aura un nouveau conseil d’administration.
La direction du CÉROM n’a pas voulu commenter la nouvelle, mais Julie Durand, coordonnatrice des essais dans le maïs au RGCQ explique que le CÉROM, qui administrait le réseau, désirait s’impliquer dans la gouvernance de celui-ci, une demande rejetée par les membres du RGCQ. Ces derniers ont ainsi décidé de dissocier le réseau du CÉROM et de devenir un organisme sans but lucratif indépendant. Le processus de sélection du nouveau conseil d’administration (CA) est en cours, dit-elle. « On veut des gens indépendants sur le CA et d’autres qui font partie des comités d’essais (maïs, soya, céréales). Qui va gérer le réseau? Qui va signer les chèques? C’est ce qu’il reste à régler », résume-t-elle.
Le directeur général des Producteurs de grains du Québec (PGQ), Benoit Legault, affirme que son organisation tient à ce que la nouvelle structure de gouvernance soit reconnue par le gouvernement et que cette structure donne confiance aux producteurs envers le réseau et soit transparent, dit M. Legault. Il précise toutefois que les PGQ souhaitent être représentés dans chaque comité.
Financement
Les compagnies privées, vendant des semences notamment, finançaient déjà 75 % du réseau, indique Mme Durand. Le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ) et les PGQ en subventionnaient une autre partie.
Le MAPAQ n’a pas encore confirmé qu’il allait financer la nouvelle structure du RGCQ, indique à La Terre le porte-parole Yohan Dallaire Boily. « L’aspect des conflits d’intérêts potentiels, réels ou apparents, est un élément important pour le Ministère, mentionne-t-il. La nouvelle structure organisationnelle qui sera mise en place pour la gestion des RGCQ devra tenir compte de cet élément […] pour la poursuite du soutien financier du MAPAQ. » Le relationniste ajoute cependant une nuance à considérer : « La contribution de l’expertise du CÉROM à l’intérieur des RGCQ sera un facteur important pour la poursuite du soutien des RGCQ par le MAPAQ. »
Neutralité des essais
La nouvelle structure ne changera rien à l’impartialité du réseau d’essais, assure Julie Durand, qui œuvre au sein du RGCQ depuis 25 ans. Les protocoles d’évaluation visant à l’enregistrement des cultivars de céréales sont vérifiés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments du gouvernement fédéral, fait-elle remarquer. Et pour les évaluations de performances des cultivars et hybrides (qui se retrouvent dans un guide destiné aux producteurs et publié chaque année en novembre), elle dit que les compagnies n’ont pas intérêt à « booster » leurs résultats, car cela finirait par se faire remarquer, même par les producteurs, « et une mauvaise publicité est très longue à défaire », argue-t-elle.