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LANORAIE – Déjà, vers 11 h, la température frôlait les 30 degrés, le 11 mai, à la ferme de Guy Champagne dans Lanaudière. Les travailleurs s’affairaient au champ depuis 6 h le matin pour récolter un maximum d’asperges qui poussaient pratiquement à vue d’œil.
« Ça pousse en fou. Ça part vraiment en fou », lance simplement le producteur de Lanoraie pour résumer son début de saison, lors du passage de La Terre à sa ferme. Après quelques semaines de froid à la fin avril, la chaleur s’est montré le bout du nez subitement ces derniers jours, ce qui a stimulé tout d’un coup la croissance des asperges.
« Des journées de canicule comme ça, ça arrive qu’on doive repasser deux fois dans le même champ, tellement ça va vite », ajoute la conjointe du propriétaire, Carmen Lachance. Lorsque la tige atteint entre 9 et 10 pouces, elle doit être coupée pour répondre aux standards des épiceries. Or, lorsque le train passe, il faut faire vite pour récolter et éviter de devoir laisser des légumes au champ, parce qu’ils surpassent la longueur souhaitée.
À bord de la voiturette de golf qui lui permet de faire faire le tour du propriétaire, Guy Champagne explique préférer les débuts de saison plus progressifs. « C’est comme trop tout d’un coup. J’ai 33 travailleurs d’arrivés et honnêtement, j’en prendrais plus. En plus, le sol sablonneux est sec; on doit irriguer tous les soirs depuis trois jours », explique-t-il, s’attendant à devoir faire des journées qui commencent à 5 h le matin et se terminent à 21 h jusqu’au retour des températures plus normales.
Un champ en puissance
« Le champ est en puissance. C’est le peak », s’exclame Marco Desbois, lorsque contacté au téléphone. Contrairement à Guy Champagne, l’agriculteur de Wickham, dans le Centre-du-Québec, n’a pas eu à irriguer ces derniers jours, puisque de la pluie survenue plus tôt a rendu son sol suffisamment humide pour la culture d’asperges. « Avec la chaleur qu’on a, toutes les conditions favorables sont là. C’est exceptionnel », assure celui qui anticipe l’une de ses meilleures saisons des dernières années. « On aura une semaine de plus de production, parce qu’on commence une semaine d’avance et que les risques de gels sont passés », analyse-t-il.
Début plus lent ailleurs
À Saint-Aimé, en Montérégie, Simon Lavallée signale un début lent. De premières cueillettes ont eu lieu cette semaine, mais « n’ont pas été plus abondantes qu’il faut », dit-il, s’inquiétant un peu du manque d’eau.
À Trois-Rivières, en Mauricie, Réal Milette en est lui aussi à récolter les quelques asperges déjà sorties pour sa propre consommation, mais ne considère pas qu’il s’agisse encore d’un début de saison officiel. « Moi, je plante plus profond que les autres, à 8-9 pouces, explique-t-il. C’est bon pour la longévité et ça limite les dangers de pertes en raison des gels, mais ça fait en sorte que je commence toujours un peu après les autres. » Si sa stratégie raccourcit un peu sa saison, il assure rattraper le coup avec de bons rendements plus tard.