Culture 28 juillet 2023

Une récolte de blé d’automne ordinaire 

Lorsque La Terre l’a joint, Rémi Ouellet était en pleine récolte de blé d’automne, dans l’un de ses meilleurs champs. S’il évalue le rendement de celui-ci à 5,5 tonnes à l’hectare (t/ha), la moyenne de ses 150 hectares de blé se situera plutôt à 4,5 t/ha. « On sera un peu en dessous de la moyenne, à cause de la survie à l’hiver. Je crois qu’on a eu trop de neige. Ç’a été long avant qu’elle parte, ce qui a créé de méchants lacs dans les champs au printemps », indique le producteur certifié bio de Lanaudière. Le prix du blé a diminué de façon significative depuis les sommets de l’an dernier, mais « ce n’est pas fini, tout va se jouer dans les prochaines semaines », souligne Rémi Ouellet. « On perçoit un prix encore à la baisse, mais on pourrait être surpris, avec la sécheresse dans l’Ouest canadien et la Russie [qui a mis fin à l’accord permettant l’acheminement de céréales ukrainiennes]. On va entreposer et faire analyser [ex. le taux de protéine] de ce qu’on a récolté, et on verra », explique-t-il. 

L’agronome Élisabeth Vachon, qui se spécialise dans le blé et qui travaille pour Les Moulins de Soulanges, remarque elle aussi une récolte ordinaire.
« Ce n’est pas exceptionnel. On n’a pas de 7 t/ha, mais c’est dans la moyenne, à 4-5 t/ha », note-t-elle. 

Se dépêcher à battre

Élisabeth Vachon souligne que le blé d’automne est plus sensible que le blé de printemps, de sorte qu’il doit être récolté aussitôt qu’il a atteint sa maturité. « Ceux qui vont trop attendre, surtout après la pluie, [verront] l’indice de chute baisser beaucoup, et le blé va commencer à germer », prévient-elle.