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La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont uni leurs voix le 16 avril pour presser le gouvernement Trudeau de fournir une aide immédiate aux entreprises agricoles et aux transformateurs alimentaires qui subissent des préjudices financiers en raison de la crise de la COVID-19.
« Avec tant d’incertitude autour de la planète, la FCA urge le gouvernement fédéral à prioriser aussi la production alimentaire », a déclaré la présidente de la FCA, Mary Robinson, lors d’une vidéoconférence. « Nous ne voulons pas semer la panique, mais en même temps, il serait irresponsable de ne pas sonner l’alarme pour attirer l’attention sur les réalités auxquelles sont confrontés les agriculteurs canadiens aujourd’hui », a-t-elle insisté.
Cette dernière a fait référence à la pénurie de main-d’œuvre qui sévit et à l’imprévisibilité de cette crise nuisant aux transformateurs alimentaires ainsi qu’aux exploitants agricoles qui ont l’habitude d’investir des centaines de millions de dollars en ce début de saison des cultures. « Ils sont en train de prendre des décisions difficiles, […] à savoir s’ils planteront ou laisseront les champs en friche », a-t-elle témoigné.
La présidente de la FSA a également souligné que l’aide substantielle d’Ottawa pour encadrer l’isolement des travailleurs étrangers temporaires (TET) dès leur arrivée au pays est « un bon premier pas, mais il faut faire bien plus » pour soutenir toute l’industrie agroalimentaire en cette ère de pandémie.
Mme Robinson a évoqué les frais supplémentaires reliés à l’achat d’équipements individuels pour limiter la propagation de la COVID-19 et les coûts pour assurer l’entreposage des animaux en raison des fermetures de certaines usines d’abattage.
Les programmes actuels insuffisants
En entrevue à La Terre, le président de l’UPA, Marcel Groleau, affirme que les programmes de soutien existants tels qu’Agri-stabilité ne suffiront pas à la tâche. « Au fédéral, on nous ramène encore à nos programmes, mais ils ne sont pas conçus pour ce type de crise », considère-t-il. Ce dernier estime que l’attente pour recevoir l’aide en provenance des programmes actuels pourrait être de l’ordre de 12 à 18 mois. C’est pourquoi il insiste pour qu’Ottawa envoie « un signal clair » en créant un fonds d’urgence. Sans s’avancer sur le montant qui devrait y être rattaché, considérant que cet exercice serait contre-productif devant le spectre inconnu de la crise, l’aide doit être proportionnelle à la taille de l’industrie, souligne M. Groleau.
Les besoins sont pressants pour plusieurs producteurs dont la saison est déjà commencée, comme les secteurs horticoles et acéricoles, précise le M. Groleau, ajoutant que les entreprises maraîchères ne sont pas au bout de leurs peines. « Vu le retard des TET et l’exigence de la quarantaine, bien des producteurs sont à réévaluer [à la baisse] leur plan de culture », indique-t-il.