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Le jus d’herbe de blé connaît une certaine popularité, car cet élixir renferme une foule d’éléments nutritifs : minéraux et vitamines, acides aminés, enzymes. Ce concentré de vert contient 70 % de chlorophylle; on le qualifie d’oxygénant, de purifiant et d’antioxydant. « On consomme le jus d’herbe de blé idéalement le matin; on commence ainsi la journée avec une portion de légumes verts! » suggère Félix-Antoine Richer.
Félix-Antoine Richer et sa conjointe, Julie Deslauriers, sont dans la trentaine. Ils ont quitté Montréal il y a quelques années pour s’établir à Saint-Julien, dans la région de Chaudière-Appalaches. Consommateur de jus d’herbe de blé depuis une bonne quinzaine d’années, Félix-Antoine Richer rêvait de cultiver ses herbes et de faire son propre jus lorsqu’il habitait encore en ville. « Quand on a fait le choix de s’installer à Saint-Julien, on cherchait quelque chose, un projet pour démarrer une petite entreprise », explique-t-il. Par bonheur, le propriétaire de l’entreprise où il s’approvisionne lui transmet son savoir-faire avant son départ pour la campagne.
« Au début, j’en ai fait pour moi, mes amis et ma famille. Et de fil en aiguille, c’est devenu un projet prometteur », raconte le jeune entrepreneur.
Extraire le jus d’herbe de blé
En 2010, le technicien de son de métier accède à un programme de démarrage d’entreprise offert par Emploi-Québec et développe son entreprise spécialisée dans la fabrication de jus d’herbe de blé. C’est ainsi que La Moustache verte voit le jour. Installé dans un petit bâtiment derrière sa maison, Félix-Antoine choisit des semences de blé certifié biologique qu’il met dans un terreau composé de terre et de compost. « J’ai essayé une quinzaine de variétés de blé, car elles ne donnent pas toutes du jus de même qualité. Certaines contiennent plus de lignine, par exemple. »
En fait, le producteur recherche des caractéristiques particulières : « On veut un goût qui ne soit pas trop amer, des pousses juteuses dont on peut extraire un maximum de jus et dont la croissance est rapide. » Évidemment, les semences doivent être exemptes de maladies. « Actuellement, j’achète des semences de blé bio de l’Ouest canadien », dit-il. Les graines germent dans de grands plateaux superposés exposés à un éclairage artificiel. Il faut une dizaine d’heures de luminosité par jour et compter entre huit et neuf jours pour obtenir une récolte. Tout au long de la croissance, c’est avec doigté qu’il faudra arroser les délicates pousses de blé.
À la récolte, les herbes sont lavées à l’eau fraîche puis essorées. Afin de conserver le maximum de fraîcheur et de qualités nutritives du produit, on congèle rapidement le nectar extrait. « On le consomme en petite quantité, on fait des portions de 20 ml », précise Félix-Antoine.
La Moustache verte développe toujours sa clientèle. L’entrepreneur consacre une journée par semaine à livrer directement le produit chez ses clients. « Certains essaient de faire leur jus eux-mêmes, mais la fabrication se révèle parfois complexe et ils nous trouvent rapidement dans Internet. » Le jus d’herbe de blé de La Moustache verte se trouve également dans certains magasins comme le Panier Santé à Drummondville, le Marché de solidarité régionale de Victoriaville, ainsi que Bio Terre et Jade Aliments naturels à Montréal.
Un choix de vie
Élire domicile et démarrer une entreprise en région, c’est un choix de vie. « Produire du jus de blé demeure un travail solitaire. Cela nous pousse à faire du bénévolat, à nous impliquer dans divers projets, culturels notamment, et à rechercher les contacts humains », relate l’entrepreneur. La Moustache verte est en constante évolution; Félix-Antoine Richer évalue entre autres la possibilité de cultiver des pousses d’herbes fraîches. En attendant, il nous conseille de faire l’essai de ce concentré de chlorophylle : « Le jus d’herbe de blé gagne à être connu. »