Actualités 25 septembre 2014

Comprendre la nouvelle ruralité (4e partie) – Les coups de coeur

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Oui, il y a effectivement un retour à la campagne. Statistique Canada confirme que la population vivant dans des zones de 1000 habitants et moins a augmenté de 5,3 % au Québec entre 2001 et 2006 alors que la hausse n’est que de 4 % dans les centres urbains.

Ce retour intéresse tous les groupes d’âge, trouver du travail constituant le principal défi pour les jeunes. Il faut souvent être prêt à consentir certains sacrifices. Nous verrons cette semaine que la nature, la tranquillité et la solidarité d’une petite communauté représentent aussi de solides incitatifs.

 Les coups de coeur

 La nature, la tranquillité ou la solidarité d’une petite communauté où tout le monde se connaît sont autant d’incitatifs généraux. Les chercheurs qui ont interviewé des néoruraux mentionnent aussi que les coups de cœur sont souvent provoqués par de beaux paysages. C’est pour cette raison que la région des Cantons-de-l’Est, avec ses montagnes et son style champêtre, est très prisée, tout comme le Bas-du-Fleuve ou Charlevoix. Mais Gérald Domon, responsable de la Chaire en paysage et environnement de l’Université de Montréal, remarque que la diversité est encore une fois au rendez-vous : un milieu plus plat et agricole comme c’est le cas en Montérégie est privilégié par plusieurs. Selon lui, les goûts sont liés à un certain phénomène de mode : «Avant c’était les Laurentides, maintenant c’est les Cantons-de-l’Est »

Enfin, certains quittent la ville pour se lancer en affaire ou développer un projet personnel. Que ce soit pour ouvrir un gîte, faire de la sculpture ou retaper une vieille maison, c’est le travail à effectuer qui motive. L’agriculture biologique est un secteur très prisé, surtout chez les jeunes comme Francis Madore qui, depuis 2005, exploite, avec sa femme, une ferme à Saint-Chrysostome en Montérégie. À la mi-trentaine, il était insa­tisfait professionnellement. Il cherchait un boulot correspondant à ses valeurs. Ce « gars de la ville » a étudié l’agriculture pour faire de la coopération internationale en plus d’avoir travaillé dans une ferme bio, d’où l’idée de pratiquer cette agriculture. La chance lui sourit lorsque son père prend sa retraite. Il dispose des capitaux nécessaires pour aider Francis à acheter une terre de40 acres. «Le bio fait partie intégrante de ma démarche, de ma conscience», dit Francis, qui fournit aujourd’hui des paniers de fruits et légumes à 140 familles de Montréal.

En bref, pour ceux qui songent à vivre à la  campagne, Jean-François Rouleau a un conseil bien simple : «Faut essayer. Ce n’est pas irréversible. On peut toujours retourner en ville si ça ne nous plaît pas.»

À suivre ce jeudi : La petite maison dans la prairie (partie 5)

Pour plus de renseignements, visitez le site Solidarité rurale du Québec