Actualités 25 septembre 2014

Comprendre la nouvelle ruralité (1ère partie) – L’arbre qui cache la forêt

migration-ville_campagne2

Lorsque les citadins roulent en campagne, ils voient ce qu’ils ont toujours vu : des champs, des vaches, de la forêt, des clochers argentés. Cette façade immobile cache pourtant une nouvelle réa­lité : ceux qui vivent en campagne changent… notamment parce que plusieurs ruraux viennent des villes!

« Oui, il y a un retour à la campagne », affirme sans équi­voque Myriam Simard. Celle qui mène le Groupe de recherche sur la migration ville/compagne et les néoruraux à l’Institut national de recherche scientifique (INRS) remarque qu’il s’agit d’un mouvement de fonds, observé depuis longtemps en Europe, notamment en France et en Grande-Bretagne, ainsi qu’aux États-Unis.

Statistique Canada indique que la population vivant dans des zones de 1000 habitants et moins a augmenté de 5,3 % au Québec entre 2001 et 2006 alors que la hausse n’est que de 4 % dans les centres urbains. Cette croissance s’explique en grande partie par les néoruraux, ces gens qui s’installent en permanence en campagne après avoir vécu en ville. Cela inclut ceux qui ont grandi à la campagne et qui re­viennent s’y établir ainsi que les « villégiateurs », ces personnes possédant une résidence se­condaire en campagne.

La méconnaissance de ce phénomène par le grand public est probablement due à une actualité qui sous-entend que toutes les régions se vident. Les crises dans le secteur forestier ou dans des villes monoindustrielles sont en fait les arbres qui cachent la forêt. C’est ce que croit l’ex secrétaire général de Solidarité rurale, Cherkaoui Ferdous : « Le monde rural a connu un grand vent de fata­lisme dans les années 1970 et 1980. Mais il s’est pris en charge. Les politiques de ruralité ont eu un impact énorme sur le milieu. Ce n’est pas par hasard que les gens retournent vivre en campagne. Et ça ne se limite pas seulement aux couronnes de Montréal. Le phénomène se généralise à des MRC plus excentrées, comme celles de Gaspé ou de Bonaventure. »

Trop obnubilés par les paysages bucoliques, peu de gens savent que moins de 6 % des ruraux québécois vivent de l’agriculture.

Pour plus de renseignements, visitez le site  Solidarité rurale du Québec

À suivre demain: de 7 à 77 ans (partie 2)