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L’ASSOMPTION — Pour la pomme de terre, le mildiou est une maladie fongique « foudroyante ». Afin de la prévenir dans leurs champs, les producteurs de pommes de terre peuvent effectuer de 10 à 14 applications de fongicides par saison.
Aujourd’hui, 25 d’entre eux arrivent à couper du tiers en moyenne ce nombre d’applications. Une avancée écologique qu’ils doivent à un outil d’aide à la prise de décision importé de France : Miléos.
Données météo
Miléos est l’outil d’aide à la prise de décision le plus efficace pour lutter contre le mildiou de la pomme de terre, selon le directeur général du Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL), Pierre Lafontaine. Constitué de plusieurs modèles prévisionnels, l’outil calcule le développement du champignon et renseigne les producteurs en temps réel sur le risque de propagation de la maladie en fonction de données météo. « D’autres outils vont simplement mesurer l’humidité, les précipitations, la température, et diront [que] ce sont des conditions normalement favorables à la maladie, explique M. Lafontaine. Ces modèles ne sont pas très puissants. » Les chercheurs français ont conçu Miléos en étudiant d’abord et avant tout le champignon. « Quand il est dans [ses] phases de croissance, d’infection et de développement dans le tissu végétal, le champignon ne réagit pas de la même façon. Les conditions météo qui favorisent la fabrication de spores et la contamination sont différentes de celles qui encouragent le développement du champignon. » Bref, Miléos est efficace et complexe.
Fonctionnement
Francis Desrochers, le président des Producteurs de pommes de terre, participe au programme de recherche du CIEL depuis cinq ans. Une station météo est installée dans un de ses champs de pommes de terre en début de saison. Il reçoit un message texte au moins une fois par jour du CIEL pour savoir s’il faut arroser ou non. Chacun des 25 producteurs a une station météo dans ses champs, pour calculer le développement local de la maladie. Les données récupérées par chaque station sont envoyées au centre de recherche. Un des chercheurs analyse les résultats compilés par Miléos et envoie l’information aux producteurs. Pour l’instant, certaines étapes se font encore manuellement, mais elles seront bientôt automatisées.
Moins de traitements
Pierre Lafontaine s’est intéressé à l’outil il y a une dizaine d’années. Il s’est mis à le tester sur les parcelles du centre de recherche et chez certains producteurs. « On a commencé à essayer le modèle et c’est comme ça qu’on s’est rendu compte qu’à peu près chaque année on réussit à diminuer le nombre de traitements de fongicides nécessaires », dit M. Lafontaine. La raison? Une connaissance plus approfondie des phases de développement du champignon. « On parvient à bien connaître les phases de contamination et de développement de la maladie, donc on évite de mettre des fongicides quand il n’y a pas de risque et on en applique quand il y a du risque », explique M. Lafontaine. M. Desrochers est satisfait du système Miléos, qui protège mieux sa culture, qui l’apaise et qui lui permet d’être plus écologique. « Si [chaque producteur] enlève un traitement, ça fait plusieurs tonnes de pesticides en moins dans l’environnement », explique-t-il.
2017, une année propice au mildiou
2017 est une année « très » favorable au développement du mildiou. « Les risques sont très élevés et ont été constants toute l’année », indique M. Lafontaine. Les économies liées aux traitements ne seront pas énormes, poursuit ce dernier, qui estime la moyenne des traitements économisés à 2 sur 14 chez ses producteurs. À l’inverse, 2016 a été exceptionnelle dans certaines régions, le nombre de traitements nécessaires n’ayant été que de trois.
Saviez-vous que…
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