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Les producteurs agricoles du Lac-Saint-Jean sont en colère. Une colère bleue sur fond de spéculation terrienne qui risque d’avoir des échos jusqu’à Québec.
« On veut que le gouvernement agisse, et vite, pour freiner l’achat de nos terres par des firmes d’investissement », martèle en entrevue à la Terre le président de l’UPA Saguenay, Yvon Simard.
Il ajoute : « On veut que ça aboutisse. S’il le faut, on va créer une structure régionale pour contrôler et baliser les transactions sur nos terres. »
Cette structure, selon lui, pourrait ressembler à une Société de développement et d’aménagement agricole du Québec (SADAQ), d’après le modèle proposé par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC).
« Nous nous sommes réunis en conseil d’administration [lundi], et la proposition a été unanime. On nous demande de voir si c’est réalisable. Les membres du conseil, qui sont tous des producteurs, nous pressent d’agir et ils ont été nombreux à manifester leur impatience ».
Pangea et Sirois
Il faut comprendre qu’au Lac-Saint-Jean, la présence de Pangea – propriété de Serge Fortin et de Charles Sirois – inquiète de plus en plus les producteurs agricoles.
« On voit bien qu’ils [Pangea] sont plus présents que jamais dans notre région, soulève Yvon Simard. Ils continuent d’acheter des terres et le mot se passe. Des producteurs qui veulent vendre téléphonent maintenant à M. Sirois au lieu d’en parler à leur voisin ».
D’après ses estimations, Pangea détiendrait plus de 5 000 hectares au Lac-Saint-Jean. La Banque Nationale serait toujours actionnaire dans Pangea, selon la fédération régionale.
« Tandis qu’on se débat pour faire la promotion des fermes familiales au Québec, on assiste à la montée de firmes d’investissement qui achètent de gros blocs de terres, se désole Yvon Simard. Ce n’est pas de cette façon qu’on va aider nos jeunes à devenir un jour propriétaires de leurs terres. »
Il n’a toutefois pas l’intention de rester les bras croisés sans rien faire. « On nous dit que des élections pourraient être déclenchées [en mars], évoque-t-il. On va demander à nos députés qu’ils se commettent pour en avoir le cœur net. Et on va tenter de savoir ce que veut faire le ministre de l’Agriculture [François Gendron], parce que la propriété des terres, c’est aussi la souveraineté alimentaire. »