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MONTRÉAL — Pas moins de 46 partenaires du secteur de la forêt s’unissent dans le Collectif pour une forêt durable nouvellement créé, qui vise à défendre la filière québécoise dans le nouveau conflit du bois d’œuvre avec les Américains.
« Il faut changer certaines perceptions », a déclaré Philippe Couillard, premier ministre du Québec, qui était présent avec les représentants des autres partenaires à Montréal le 15 mai. Sur un total de 4,2 M$, le gouvernement injecte 2,7 M$ dans la diffusion de publicité numérique au Québec et à l’extérieur de nos frontières. Un premier objectif sera de parler de la gestion durable de la forêt québécoise, de l’innovation propre au secteur et de favoriser l’intérêt des jeunes pour les métiers forestiers. Selon les syndicats qui font partie du collectif, quelque 15 000 des 60 000 emplois de cette filière seront à remplacer dans les cinq prochaines années en raison de départs à la retraite.
« Cette initiative d’une ampleur sans précédent marque le début d’une nouvelle ère », a déclaré André Tremblay, président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ).
Diversification des marchés
Le gouvernement se montre par ailleurs favorable à une augmentation de la cible de construction d’immeubles comportant une ossature en bois contenue dans la Charte du bois. « Ça fait partie des choses qu’on veut faire », a confirmé le premier ministre. Le ministre de la Forêt, Luc Blanchette, a ajouté qu’une nouvelle version de la Charte serait publiée d’ici quelques semaines.
Philippe Couillard a par ailleurs salué l’initiative du gouvernement canadien pour faciliter le commerce du bois en Chine, permettant ainsi une diversification vers le marché asiatique. « On peut aussi exporter autre chose que du bois d’œuvre », a ajouté le premier ministre, en donnant comme exemple des assemblages de bois qui ne sont pas visés par les tarifs.
« Si vous pensez que vous allez nous avoir à l’usure, détrompez-vous », a lancé Philippe Couillard en s’adressant aux producteurs de bois américains.
Ralentissement du marché
Plusieurs des acteurs présents le 15 mai ont confirmé un ralentissement du marché du bois d’œuvre depuis l’imposition de droits compensateurs du 25 avril dernier. L’industrie estime toutefois que ce phénomène s’explique par une stratégie des acheteurs américains qui avaient augmenté leurs stocks avant l’arrivée des tarifs à la frontière. Il faudra donc attendre un peu pour savoir si les clients américains vont de nouveau se tourner vers le bois québécois lorsque leurs réserves rebaisseront.
« Il va falloir gérer la facture de rétroactivité », a ajouté André Tremblay, en entrevue à la Terre. Les 178 scieries exportatrices, sauf celles de Résolu, devront en effet acquitter des droits compensateurs pour les trois mois précédant le 25 avril.
Du côté de la forêt privée, le directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, Marc-André Côté, a affirmé que les achats de bois de son secteur étaient déjà en diminution quelques semaines avant le 25 avril. Par conséquent, la réduction des quarts de travail à Résolu, « l’un de nos bons clients », n’est pas une bonne nouvelle pour l’organisation. M. Côté s’inquiète aussi de la hauteur des droits antidumping, dont le montant devrait être connu en juin. Ceux-ci s’ajouteront aux droits compensateurs qui se situent déjà à près de 20 %.