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Pour Bruno Loranger, producteur avicole de Saint-Jean-De-Matha, l’un des éléments les plus importants dans le poulailler est le chauffage, mais comment l’optimiser sans se ruiner? M. Loranger, lui, a trouvé sa recette avec un système de chauffage à eau chaude, alimenté par une bouilloire qui fonctionne à la biomasse.
C’est à la suite d’une visite chez une connaissance oeuvrant dans le domaine horticole que l’éleveur a pu pour la première fois observer ce système. « Depuis l’an 2000, je regardais les alternatives en terme de chauffage parce que, comme tout bon administrateur, je cherchais à réduire mes coûts de production. Mais rien ne me satisfaisait. Il y a trois ans, je suis allé voir un horticulteur et j’ai pu observer son système de chauffage à la biomasse utilisé pour ses serres. Cela tombait parfaitement dans mes cordes; alors, j’ai commencé à effectuer des recherches. » Il a déniché l’entreprise Éconoserres qui a installé une première chaudière il y a deux ans et demi et une seconde, l’année dernière. Dès les premiers jours, les changements sont remarquables. L’air est plus sec, les odeurs sont moins présentes, mais surtout, la volaille est au mieux. C’est que, contrairement au traditionnel chauffage au propane, le système à eau chaude est uniforme, laisse très peu d’humidité dans l’air et encore moins de contaminants, comme le CO2. « La chaleur est idéale et constante. Les animaux ne sont pas déshydratés et après sept jours, mon taux d’humidité se maintient entre 40 et 45 %. »
Le principe de ce système de chauffage est simple. Dans un entrepôt, M. Loranger conserve la matière première. Dans son cas, il se sert de résidus de bois franc. Il est toujours possible d’utiliser d’autres matériaux comme de l’écorce, des granules de bois, de la paille, de la sciure de bois ou encore de la rafle de maïs. Attention toutefois, la chaudière n’est pas un incinérateur. On ne peut donc pas y brûler n’importe quoi, comme des pneus par exemple. « Le coût des matériaux et l’approvisionnement sont très importants. Dans le cas de la « broyure » de bois, beaucoup de commerçants en vendent. C’est du recyclage et ce n’est pas la matière qui manque au point où l’an passé, j’en ai refusé au moins cinq tonnes. »
Le processus débute quand un râteau hydraulique entraîne la matière dans une vis sans fin, transportant ensuite la substance dans un convoyeur, qui l’achemine dans la chaudière. Tout est mécanisé, aucune intervention humaine n’est nécessaire, sauf en cas de pépin. Mais les problèmes sont rares. Si bien que ce n’est sans doute pas pour rien qu’on ne retrouve aucun outil adjacent à la chaudière. « Je ne voulais pas m’occuper d’une chaudière. L’horticulteur qui a inventé cela savait très bien que les producteurs n’avaient pas beaucoup de temps, donc il l’a conçue pour que ce soit simple et facile. Ça fait un an que nous avons instauré ce système et nous n’avons jamais eu de problèmes. » La seule chose que M. Loranger se fait un devoir de faire, c’est de graisser une fois par mois le système et de nettoyer trois fois par année la chaudière. Il effectue aussi une tournée quotidienne d’environ cinq minutes pour s’assurer de la température de la chaudière et pour vérifier la quantité de matière disponible. « Il n’y a pas grand-chose à faire. » L’eau ainsi réchauffée est ensuite dirigée dans des tuyaux qui sont acheminés vers le poulailler.
Devenu représentant d’Éconoserres, M. Loranger mentionne qu’un système de ce type se détaille entre 50 000 $ et 300 000 $. « C’est du cas par cas. Cela dépend d’une multitude de facteurs, comme les besoins en énergie, l’isolation et la grandeur des bâtiments. Mais les économies sont appréciables au bout du compte, et le retour sur l’investissement se fait en moyenne dans les dix ans. » Dans son cas, il estime que ses coûts de chauffage sont quatre fois moindres qu’ils ne l’étaient à l’époque où il chauffait à base de propane. Actuellement, sept producteurs au Québec ont adopté ce type de chauffage et il faut en moyenne trois mois avant que tout soit opérationnel.