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Les cartes de rendement ont révélé des baisses de performance aux endroits où ont circulé les voitures à grains, un résultat de la compaction. Constatant les pertes de rendement précises, Jacques Paiement laisse désormais les voitures à grains aux extrémités du champ et utilise uniquement ce chemin de ferme pour s’y rendre.
Pour utiliser une carte de rendement comme outil de gestion, il faut qu’elle soit révélatrice de la situation du champ.
« Certains producteurs s’impriment ou se font imprimer une carte de rendement pour une année de récolte, mais en quoi cela est-il vraiment utile, s’interroge Alain Brassard? Car l’objectif n’est pas de savoir comment le champ a performé cette année, mais comment il performe année après année. Je conseille donc aux producteurs de conserver non pas les cartes papier mais les données brutes de plusieurs années de récolte, lesquelles seront ensuite compilées et superposées sur une seule carte. À ce moment, le producteur détiendra un portrait précis du champ, permettant d’élaborer une vraie stratégie de gestion. »
De fait, pour obtenir une carte qui révèle le potentiel économique des différentes zones d’un champ, il faut minimiser l’influence des facteurs externes comme la météo, les épidémies d’insectes ou les maladies. L’ouragan Irene, par exemple, a affecté des sections entières de champs de maïs. À ces endroits, un rendement plus faible a été enregistré par le capteur de la moissonneuse. Mais ces résultats ne reflètent pas le vrai rendement du sol. Or, en superposant des années de récoltes sur une seule carte, le producteur peut se dire « dans ces zones-là, j’ai eu de bons rendements trois années sur quatre. Peut-être que ce sol productif pourrait m’en donner encore plus si j’augmente le taux de semis, ou la fertilisation. À l’inverse, dans telles autres zones, les rendements ont été faibles quatre années sur quatre. Il y a indubitablement un problème, quel est-il, et comment le corriger? »
L’utilité d’une carte dépend d’un autre point extrêmement important : la fiabilité des données. À cet égard, il importe de bien calibrer son capteur de rendement, autrement il produira de fausses informations. Ensuite, il faut « nettoyer les données » provenant de la moissonneuse-batteuse. Cette opération s’effectue à l’ordinateur et vise à éliminer l’information erronée. « Lorsque la moissonneuse-batteuse tourne en bout de champ sur une zone déjà récoltée, elle peut enregistrer un rendement de zéro qui modifie la moyenne. Ce rendement de zéro doit être enlevé, tout comme les erreurs de système (j’ai déjà vu des champs où le système avait enregistré quelques rendements de 10 000 tonnes à l’hectare!). Si ces chiffres erronés ne sont pas enlevés, l’information imprimée sur la carte sera inexacte. Normalement, je dirais que les logiciels fournis par le concessionnaire ou ceux qui sont gratuits sur Internet permettent d’enlever automatiquement 85 à 90 % des erreurs. Le reste doit être fait par un humain. »