Les producteurs agricoles ne sont pas épargnés par la vague de chaleur, qui pourrait continuer d’être dangereuse dans les prochains jours.

Dans le passé, Cynthia Rainville a subi deux coups de chaleur importants qui l’on conduite à l’hôpital. Cette conjointe de producteur laitier est donc sur ses gardes depuis que la masse d’air chaud et humide s’est abattue sur le sud de la province. L’expérience acquise en ces circonstances n’a d’ailleurs pas empêché son conjoint d’être victime lui aussi du même phénomène ces derniers jours. « Une fois qu’il a pris une solution hydratante [Pedialyte], il s’est remis à mieux aller », indique-t-elle.

« Un travail physique à la chaleur peut s’avérer dangereux, voire mortel », souligne d’ailleurs la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Les producteurs agricoles sont évidemment parmi les personnes à risque.

Encore quelques jours

Selon Environnement Canada, les températures pourraient dépasser 40 °C le mercredi 4 juillet et la vague de chaleur persistera jusqu’à jeudi inclusivement.

Les symptômes d’un coup de chaleur sont des étourdissements, des vertiges ou une fatigue inhabituelle. Qu’elle soit à l’intérieur ou à l’extérieur, la personne qui ressent ces symptômes doit immédiatement cesser de travailler et prévenir son superviseur. Pour Mme Rainville, le coup de chaleur commence par des nausées et des maux de tête, puis une demi-heure plus tard, elle s’évanouit.

Si la personne tient des propos incohérents, connaît une perte d’équilibre ou s’évanouit, il s’agit d’une urgence médicale, explique la CNESST. Dans ce dernier cas, il faut appeler le 911, puis transporter la victime à l’ombre ou dans un endroit frais en attendant les secours. On peut alors la déshabiller, puis l’asperger d’eau et l’éventer.

Mme Rainville explique qu’à chaque coup de chaleur, elle a été hospitalisée de quatre à six heures, « le temps d’être réhydratée par soluté et avec un gros pichet d’eau ». « Lorsque je ne suis plus “perdue” et que je me souviens de mon nom, c’est signe que je reviens à moi », ajoute-t-elle. Elle a ressenti de la fatigue, une perte d’appétit, des maux de tête et un manque d’énergie jusqu’à sept jours après l’événement.

Aujourd’hui, elle dit être prédisposée aux coups de chaleur. « Plus le temps avance, plus je deviens sensible à la chaleur et susceptible d’en faire, soutient-elle. Les coups de chaleur deviennent plus forts. Avant, je me sentais devenir faible, maintenant, je passe [directement] à l’état de légume, si on peut dire. »

Conseils

Pour éviter les coups de chaleur, les autorités en santé publique recommandent de boire un verre d’eau (250 ml) toutes les 20 minutes, d’adapter le rythme de travail en fonction de la tolérance de chacun à la chaleur et de prendre des pauses à l’ombre lors d’un effort physique soutenu à des températures variant entre 30 et 39 °C. La CNESST recommande aussi de porter des vêtements en coton légers et de se couvrir la tête.