La Terre a appris que le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) avait demandé « une allocation significative » de quotas pour les détaillants lors des consultations publiques sur les importations de fromages européens.

« Il s’agit pour nous d’un pas dans la bonne direction », indique la directrice des relations gouvernementales et des affaires publiques de la division alimentaire du CCCD, Carole Fortin.

La fromagerie Hamel entend bien entreprendre les démarches nécessaires pour obtenir un quota d’importation. Spécialisée depuis 50 ans dans la vente de fromages dans la grande région de Montréal, elle loue actuellement des contingents d’importation sur le marché. « Il va y avoir un grand changement dans les prochaines années dans la façon de gérer et de vendre les produits sur le marché », commente le copropriétaire de la fromagerie, Ian Picard.

Carole Fortin indique d’ailleurs que la nouvelle attribution de quotas aura pour conséquence d’entraîner une baisse de prix et plus de choix pour le consommateur. Une lecture du marché que partage Ian Picard. « Ça va mettre une pression sur la production locale au niveau de la gestion de l’offre en termes de prix », dit M. Picard. Rappelons que l’abolition des quotas de production laitière en France a affecté le prix du lait français, aujourd’hui deux fois moins cher que celui du Canada, selon M. Picard.

Cependant, en ce qui concerne la pérennité des fromages d’ici, M. Picard se fait rassurant. « Depuis le début de l’année, on est toujours en rupture de stock dans les fromages québécois, pour plusieurs produits, donc je pense que la réponse parle d’elle-même. » Même son de cloche au CCCD : « Notre industrie est clairement engagée dans la promotion des produits du Québec. Notre appui ne s’est jamais démenti dans ce sens-là », indique Mme Fortin.

Incertitude

Tout n’est cependant pas encore ficelé pour les détaillants. Ils disent être dans « l’incertitude » quant au processus d’attribution des parts au sein de leur catégorie. Par exemple, La fromagerie Hamel, qui s’est spécialisée dans la vente exclusive de fromages raffinés, se trouve dans la même catégorie que les grandes chaînes d’alimentation. « On ne cherche pas à faire venir du fromage de masse », dit M. Picard. En termes de quotas, avance-t-il, « la portion de ce qu’on peut avoir semble être minime en pourcentage ».