Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La proportion de Québécois souhaitant augmenter leur consommation de produits biologiques a connu une baisse graduelle depuis 2019. Désormais, 15 % des consommateurs québécois souhaitent réduire un peu ou beaucoup leur consommation de produits biologiques, indique une étude publiée le 8 juin par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO). « La baisse de l’intérêt pour le bio, c’est clair que c’est le prix. La personne y va avec son portefeuille. Présentement, c’est un contexte [inflationniste] un peu spécial. On a hâte de recueillir les données dans deux ans pour voir si cette tangente persiste », indique Ingrid Peignier, coauteure de cette troisième étude sur la confiance des consommateurs québécois à l’égard des aliments.
Même constat en France où, selon l’Agence Bio, la valeur des achats des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique a reculé de près de 5 % en 2022 comparativement à 2021. Le recul des ventes devrait être encore plus significatif en 2023.
Au Québec, sur le terrain, la demande des paniers de légumes bio affiche une décroissance. Idem pour le lait bio, un secteur pour lequel le producteur Bryan Denis constate que la demande emprunte une tendance négative. « On est en décroissance. La demande diminue passablement plus ces derniers mois. Il faut dire qu’historiquement, on a souvent des baisses autour du mois de mai, mais là, c’est pire. On a une utilisation légèrement inférieure à 75 % », exprime le président du Syndicat des producteurs de lait biologique du Québec.
Le 75 % dont il parle, c’est la proportion de lait bio vendu au prix du lait bio. Cela signifie qu’actuellement, 25 % du lait bio doit plutôt être vendu comme du lait conventionnel, au prix du conventionnel. Cela diminue la prime offerte aux producteurs bio, laquelle avoisine 18 $ l’hectolitre, soit une baisse de pratiquement 20 % par rapport à la prime de 2020. « C’est beaucoup le prix qui freine le consommateur. Il y a des enjeux que certains [détaillants] prennent plus de marges que d’autres. Ça ne nous avantage pas. Depuis un an et demi qu’on essaie d’avoir des discussions avec les détaillants à ce sujet. La semaine prochaine [semaine du 19 juin], nous avons une première rencontre avec une bannière pour trouver des moyens d’améliorer les ventes », exprime M. Denis. Rappelons qu’en février dernier, La Terre avait comparé les prix d’un même carton de lait Natrel bio 3,8 % en format de 2 litres chez différents détaillants, et le prix était par exemple à 7,99 $ chez IGA, comparativement à 4,99 $ chez Costco.