Bio 19 juillet 2024

Jusqu’à 75 000 $ du fédéral par ferme bio pour réduire ses GES

Le programme du Fonds d’action à la ferme pour le climat du gouvernement fédéral fonctionne bien dans le bio, et le Québec est même l’une des provinces qui en bénéficient le plus jusqu’à maintenant.  

C’est l’organisme de certification Ecocert Canada qui a été mandaté par le gouvernement fédéral pour administrer le programme et distribuer un montant maximal de financement de 7 686 670 $ aux agriculteurs bio canadiens pour qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). 

La conseillère stratégique au développement des affaires chez Ecocert Canada, Josée Brousseau, indique que les producteurs québécois se sont montrés dynamiques en adhérant plus massivement au programme que ceux d’autres provinces, si bien qu’elle est confiante d’atteindre l’objectif du fédéral de subventionner 150 fermes au Québec pour qu’elles réduisent leurs GES. Les superficies n’étaient pas encore comptabilisées pour
l’année 2024 au moment de l’entrevue, mais Mme Brousseau signale que tant que les fermes n’ont pas atteint les 75 000 $ auxquels elles ont chacune droit, elles peuvent ajouter des hectares admissibles pour accroître leur subvention. 

Julie Potvin, directrice générale de JMP Consultants, une firme de Rimouski qui chapeaute des producteurs de l’Est du Québec et de
l’Abitibi-Témiscamingue, affirme que plusieurs de ses clients sous régie biologique se sont qualifiés et ont reçu des subventions. Dans la plupart des cas, les fonds ont servi à rembourser une partie de leurs semis d’engrais verts destinés à augmenter la présence de légumineuses pour obtenir plus d’azote de source végétale, par exemple, ou leurs semis de plantes de couverture afin d’éviter de laisser les sols à nu. 

Josée Brousseau ajoute que les subventions peuvent aussi avoir servi à rembourser une portion des services d’agronome et des tests de sol pour ceux qui sont nouveaux ou qui entament leur transition vers l’agriculture biologique. 

Pas de cible de GES

L’ensemble de ces subventions n’est pas rattaché à une cible de diminution des GES, dit Mme Brousseau. Elle mentionne qu’à la fin du programme, qui en est à sa dernière année, une évaluation globale des diminutions sera calculée, de sorte qu’il serait possible de dire aux producteurs subventionnés que leur effort collectif a permis de diminuer un certain nombre de tonnes de GES.

La conseillère souligne que ce programme de subvention pancanadien pour le bio a l’avantage de faire circuler des idées et de l’information entre tous les agriculteurs du pays, notamment par l’entremise de présentations vidéo. Elle constate toutefois que, parmi les producteurs bio du Canada, ceux du Québec semblent bénéficier d’un meilleur soutien. « L’entourage au Québec des agriculteurs, le service-conseil, est vraiment spécialisé pour aider à les soutenir, tandis que dans d’autres provinces, les agriculteurs sont plus livrés à eux-mêmes. Mais ça tend à évoluer », affirme-t-elle.

Une phase 2 annoncée

« C’est tout chaud et c’est une super bonne nouvelle », spécifie Josée Brousseau, d’Ecocert Canada, qui a appris, le 16 juillet, que le fédéral reconduit les subventions pour diminuer les GES à la ferme pour la période d’avril 2025 à mars 2028. Reste à savoir si le gouvernement formulera de nouveaux critères d’admissibilité et d’inspection, quelles seront les sommes disponibles et à qui elles seront octroyées. Ces informations devraient être connues en septembre, estime Mme Brousseau.