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MONT-TREMBLANT – De petites exploitations sous régie biologique sont devenues d’impressionnants modèles de productivité, car elles réussissent à fournir en légumes des centaines de familles en ne cultivant que quelques hectares.
C’est le cas de la Ferme aux petits oignons, à Mont-Tremblant, qui atteint un chiffre d’affaires de 750 000 $ avec 4 ha en cultures. Et dire que les propriétaires ont débuté il y a 10 ans avec un morceau de terre louée et un rotoculteur!
Mont-Tremblant — Le succès de la Ferme aux petits oignons n’est pas le fruit du hasard. L’entreprise se concentre à maximiser chaque mètre carré en culture. « Notre production s’accroît de presque 25 % par année. Cette augmentation est liée à une plus grande superficie en culture, mais surtout à l’amélioration de notre efficacité. On fait de plus en plus de culture intensive », mentionne François Handfield. Du coup, ce dernier soulève un filet sous lequel se trouvent des pleurotes. « Les champignons, c’est l’une des cultures les plus intensives, dont le revenu potentiel est de 300 $ par mètre carré », lance-t-il avec fierté.
À Saint-Armand, près de la frontière américaine, les propriétaires des Jardins de la Grelinette se spécialisent dans la culture biologique hyper intensive. Leur ferme d’un peu moins d’un hectare arrive à produire environ 170 000 $ de légumes bio par année. « On n’utilise pas de tracteur; on travaille plutôt avec des planches permanentes séparées par de faibles espacements. On fait deux à trois récoltes par années par planche », illustre le copropriétaire Jean-Martin Fortier. Les travaux de sol sont réduits au minimum. « Pour réussir en régie intensive, il faut un sol en santé, qui n’est pas déstructuré. Ce sont les micro-organismes et les vers de terre qui labourent pour nous », indique M. Fortier. Le revenu de 170 000$ ou de 180 000 $ à l’hectare que génère ces deux fermes demeure assez impressionnant, considérant par exemple, que les champs de maïs grain cultivés sous régie conventionnelle au Québec représentent un revenu moyen de 2000 $ à l’hectare.
Oser
Les petites fermes maraîchères bio du Québec ne sont pas toutes aussi rentables. Certains propriétaires peinent à se verser un salaire décent. Jean-Martin Fortier et François Handfield affirment cependant qu’il faut investir et bien s’équiper pour réussir. La Ferme aux petits oignons compte aujourd’hui huit serres chauffées. « Au début, on était réticents à s’endetter et un emprunt de 100 000 $ représentait pour nous un montant astronomique. Mais on développe un esprit entrepreneurial et on arrive à être confortables avec ce genre de chiffres. Une fois qu’un projet a bien été évalué, il ne faut pas avoir peur d’investir », explique M. Handfield, ajoutant que « gérer une entreprise, ça ne requiert pas nécessairement un travail acharné, mais une prise de décisions appropriées ».
L’exploitation qu’il détient avec sa conjointe Véronique Bouchard mise également sur les services-conseils de spécialistes. Le conseiller expert en serriculture qui épaule le couple a ainsi contribué à faire tripler les rendements en serre. Le conseiller en ressources humaines a quant à lui guidé les agriculteurs dans la gestion de leurs 20 employés. Ils ont établi des règles et des attentes claires et incité les salariés à prendre plus de responsabilités, selon leurs compétences.
Objectif client
Les propriétaires de la Ferme aux petits oignons le soulignent : il faut impérativement écouter ses clients. C’est ainsi que l’exploitation offre une formule d’abonnement flexible à ses 600 clients et un environnement intéressant aux gens qui se présentent au kiosque à la ferme.
Après tous ces efforts, le développement de l’entreprise satisfait-il les objectifs des propriétaires? « La croissance est une bonne chose, car elle nous permet d’avoir une meilleure qualité de vie et nous donne la possibilité de prendre des vacances. Pourtant, nous n’avons jamais eu l’ambition de prendre de l’expansion. Au début, on voulait juste une ferme et essayer d’en vivre. C’est en tentant de répondre à la demande des consommateurs qu’on s’est développés », conclut humblement François Handfield.
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