Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Solution de rechange aux pellicules de polyéthylène utilisées dans de nombreuses fermes maraîchères, les films paillis compostables d’une entreprise de Laval se font graduellement une niche auprès de petits et moyens producteurs de fruits et légumes, autant au Québec qu’aux États-Unis.
Créée par un entrepreneur ayant fait carrière dans l’industrie du plastique, FilmOrganic commercialise depuis 2015 sept types de films paillis certifiés compostables par TUV Austria, un équivalent d’ÉcoCert en Europe.
« En fin de saison, le producteur entre dans le champ et déchire les films organiques en même temps que les résidus végétaux. Les morceaux du paillis sont ensuite compostés par les microorganismes du sol », explique le président de FilmOrganic, Hugo Beaumier, rejoint en Californie, un marché qu’il tente de percer.
Les caractéristiques du matériau variant selon la nature du fruit ou légume cultivé, la toile se dégradera plus ou moins rapidement dans le sol, soit à l’intérieur d’une période de 2 mois pour les pellicules utilisées pour la culture des cucurbitacées à 15 mois pour celle des fraises, par exemple.
L’entrepreneur tient à faire la distinction entre compostable et biodégradable.
Une question de taille… et de prix
Pour le moment, les clients de FilmOrganic sont majoritairement de petites entreprises maraîchères. « Les gros producteurs ont la main-d’œuvre pour enlever les toiles de polyéthylène dans les champs même si ça requiert un gros travail. Malheureusement, elles sont trop contaminées pour être recyclées et doivent être envoyées dans les sites d’enfouissement », déplore-t-il.
En effet, le principal obstacle pour conquérir les grands producteurs demeure le prix; les films paillis compostables de l’entreprise lavalloise coûtent environ deux fois plus cher que les pellicules standards. « Souvent, notre client, c’est le producteur qui travaille sur le terrain. C’est lui qui est sur le tracteur, pas dans le bureau. Alors, s’il compte les coûts de la main-d’œuvre pour retirer la toile de plastique, de la machinerie et de l’enfouissement, il va récupérer sa mise de fonds. »
Au Québec, la seule autre entreprise à offrir un produit similaire est Dubois Agrinovation, à Saint-Rémi. Mais alors que son concurrent agit comme un distributeur, Hugo Beaumier se définit comme un « plasturgiste » qui a développé son produit en travaillant avec Coalia, le centre collégial de transfert en technologie minérale et plastique du Cégep de Thetford Mines. Les films paillis compostables de FilmOrganic sont fabriqués pour le moment à Longueuil, mais aussi ailleurs au Canada et au Vietnam.