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Des fermiers et fermières de famille constatent une diminution de leur clientèle. Les abonnements à leurs paniers de légumes bio n’affichent pas complet ou sont en baisse, ce qui leur laisse un goût amer.
« Cette année sera plus dure financièrement. On prend ça un peu difficilement, car lors de la pandémie, en 2020 et en 2021, nous étions appréciés. Nous étions nécessaires et même essentiels. En 2022, nous sommes devenus superflus. Oui, nous avons encore des clients super fidèles qui nous encouragent et qui apprécient nos façons de faire de l’agriculture, mais vivre ce recul n’est pas facile », dit Caroline Poirier, de la Ferme Croque-Saisons à Lingwick, en Estrie.
La période des abonnements aux paniers n’est pas officiellement terminée. L’agricultrice sait toutefois qu’à ce temps-ci de l’année, il en est tout comme. Celle qui était jusqu’à tout dernièrement présidente de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ) mentionne que le nombre de clients qui s’abonnent dans les fermes du réseau serait en baisse de 15 % comparativement à l’an dernier. « Avec la hausse des coûts, cette baisse, c’est souvent le salaire de l’exploitant qui y passera », déplore-t-elle.
Toujours en Estrie, la ferme Les Hôtes épinettes est présentement 35 % sous ses objectifs de ventes d’abonnements, dit la copropriétaire Dominique Guay. « On visait 125 abonnements; on en a 82. Ce n’est pas le nombre qu’on aurait souhaité. Franchement, c’est plate, car tout le monde parle d’autonomie alimentaire avec des grands principes, mais… Et au niveau de la production, ce fut un printemps difficile : beaucoup de nos semis n’ont pas levé en raison du froid et du surplus d’eau. Pour offrir un bon service à nos clients, nous avons dû acheter des légumes d’autres producteurs », dépeint-elle. L’agricultrice demeure toutefois positive, déterminée à améliorer son offre pour gagner des clients, avec un kiosque à la ferme plus complet et un système d’entreposage commun avec d’autres producteurs qui fournira des légumes durant l’hiver.
Le verre à moitié plein
En Gaspésie, le maraîcher Étienne Goyer enregistre une baisse de 15 % de ses abonnements cette année. Il n’est cependant guère surpris, puisqu’il se doutait que la « vague COVID » ne durerait pas éternellement. « J’essaie de prendre ça avec philosophie. Oui, je perds cette année, mais si je me compare à 2019, j’ai quand même
35 % de plus d’abonnements au total. Je vois le verre à moitié plein », signifie-t-il. Ce qui lui fait mal est davantage associé à la hausse du coût des intrants, de l’équipement et de la main-d’œuvre. « J’ai encore le pied sur le gaz. J’ai des projets, mais les banquiers commencent à être plus sur les nerfs », constate-t-il. Malgré tout, il insiste sur un point : l’horizon. L’agriculture, comme plusieurs secteurs, est cyclique. Les conditions peut-être plus difficiles pour les deux ou trois prochaines années redeviendront favorables à moyen et long terme, anticipe le copropriétaire de la ferme Le Jardin du Village, à Caplan.