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Produire du lait biologique représente un défi et mobilise toutes les ressources de l’entreprise.
L’étude menée par les Groupes conseils agricoles du Québec (GCAQ) à partir des données de 38 entreprises biologiques du Québec a permis de mesurer l’efficacité et la santé financière de ce secteur. Pour un même quota détenu, l’entreprise laitière biologique aura plus de vaches et plus d’actifs machinerie, allouera plus de superficies au troupeau et aura recours à plus de main-d’œuvre que la ferme laitière conventionnelle. Cependant, la santé financière globale de ce groupe de fermes demeure enviable. C’est un des constats qui est ressorti lors de l’analyse des résultats 2013 des fermes laitières biologiques, lesquels ont été présentés le 16 janvier dernier à Lévis.
Ça commence au champ
En production laitière biologique, l’efficacité au champ est primordiale. Celle-ci passe par la production de fourrages de qualité et en quantité. En effet, un fourrage de qualité permet de produire plus de lait, tandis qu’un bon rendement en foin diminue le nombre d’hectares nécessaires pour alimenter le troupeau. Les superficies de cultures ainsi libérées peuvent donc être consacrées à la production de céréales biologiques destinées à la vente. Cet aspect de la production biologique représente une opportunité et permet aux entreprises de générer un bénéfice fort intéressant pour l’activité « culture ». De fait, au net, le groupe bio a obtenu un bénéfice par hectare (section culture) significativement supérieur à celui des fermes conventionnelles étudiées.
La règle du 20 %
À la lumière des résultats, le chiffre magique de 20 % semble ressortir comme LE chiffre de comparaison entre les productions biologique et conventionnelle. Pour produire le même quota, la ferme laitière bio aura recours à 20 % plus de vaches, aura 20 % de rendement en moins pour sa production fourragère biologique, et produira en moyenne 20 % moins de lait par vache.
Autre élément intéressant : une plus grande proportion du lait produit sera consommée par les veaux et ne sera donc pas vendue. Pour le groupe moyen, cette pratique engendre une perte de revenu d’environ 15 000 $. Par contre, les fermes bio achètent peu d’intrants et produisent la majorité des aliments qu’ils consomment, de sorte que globalement, leur taux de dépenses est inférieur au groupe comparatif en production conventionnelle.
Une prime essentielle
Le fait de pouvoir mesurer les écarts entre les fermes laitières biologiques et conventionnelles a permis de déterminer que la prime versée par hectolitre de lait bio livré est essentielle compte tenu des différences observées quant à l’utilisation des ressources. Les entreprises laitières biologiques, petites ou grandes, tirent bien leur épingle du jeu en général. Les efforts déployés pour obtenir la certification biologique donnent en retour l’opportunité de mettre en valeur les secteurs lait et champ de ces fermes.
Ginette Moreau, agr.
Les Groupes conseils agricoles du Québec
En collaboration avec
Marie-Claude Bourgault, agr.
Centre Multi-Conseils agricoles