TERREBONNE – Cherchant constamment à innover pour améliorer leurs rendements, Les Fermes Belvache font le pari, depuis deux ans, de semer leurs 600 hectares de soya et leurs 200 hectares de maïs biologiques aux 20 pouces. Une stratégie peu préconisée au Québec, surtout en bio, où il est plus commun de laisser un espace de 30 pouces entre les rangs pour pouvoir sarcler.

« En bio, la difficulté, c’est le passage du sarcleur. Au Québec, les équipements, c’est surtout adapté pour du 30 pouces », explique le copropriétaire de la ferme, Vincent Gauthier, que La Terre a rencontré le 5 juillet, dans l’un de ses champs de soya, à Terrebonne.

Dans son virage vers les semis aux 20 pouces, sa ferme a dû se munir de nouveaux sarcleurs et planteurs, puisque les anciens ne convenaient plus pour passer dans des rangs plus étroits. Certaines machineries ont pu être conservées, mais il a fallu les adapter.

Maximisation des rendements

Malgré les coûts, Vincent Gauthier prévoit que sa nouvelle technique assurera un meilleur rendement à l’hectare. Déjà, il dit observer des résultats prometteurs. 

Lorsque les semis sont plus tardifs, parce que le contexte climatique ne permet pas de commencer tôt, explique-t-il, le risque que la plante manque de temps de croissance et ne couvre pas le rang entièrement augmente, surtout lorsque le rang fait 30 pouces de large. Un espace plus étroit de
20 pouces, en revanche, donne une chance à la végétation
d’assurer une pleine couverture de la surface et, par la même occasion, une protection contre les mauvaises herbes. Les plants, par ailleurs, captent mieux la lumière, ce qui confère un meilleur rendement, explique l’agriculteur. 

« Si on va juste chercher 3 % de rendement de plus sur tout, c’est vraiment beaucoup », observe-t-il. « On pense vraiment que ça va être une bonne façon de tirer notre épingle du jeu quand on va semer du soya plus tardif, dépendamment de la saison qu’on a », affirme M. Gauthier, qui dit préférer la flexibilité conférée par des rangs plus étroits.