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Les nouvelles sont bonnes pour l’ensemble du secteur agricole québécois, qui a affiché une solide performance financière en 2011.
Le revenu agricole net s’est élevé à 1,2 milliard (G) $, en hausse de plus de 200 M$ sur l’année précédente. Les recettes monétaires agricoles ont, pour leur part, totalisé 7,3 milliards (G) $, en progression de 11 % par rapport à 2010.
Une telle augmentation est attribuable aux conditions favorables du marché. À elle seule, la valeur des recettes dans les céréales et les oléagineux a dépassé le milliard de dollars en 2011.
En incluant les paiements de programmes aux producteurs, qui ont atteint 656 M$ en 2011 – contre un peu plus d’un milliard en 2010 – les recettes monétaires agricoles ont totalisé 8 G$, contre 7,2 G$ en 2010. On s’attend à ce que ces recettes monétaires atteignent « un niveau comparable » en 2012.
Ces données sont contenues dans une analyse que vient de publier la Direction des études et des perspectives économique du MAPAQ (Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec).
On y apprend, notamment, que les recettes provenant du marché en production porcine ont atteint « le niveau sans précédent » de 1,3 G$ en 2011, soit un bond de 14 %, tandis que les recettes monétaires des éleveurs de bovins et de veaux du Québec se sont appréciées de 16 %.
Fait à noter, l’actif moyen des fermes au Québec s’établissait à 1,6 M$, en 2010, selon la valeur marchande, et le passif se situait à un peu plus de 400 000 $. On en conclut que l’avoir net moyen oscillait autour du million de dollars. Il s’agit d’une importante progression, si on considère que depuis 10 ans, l’actif moyen des fermes a augmenté de près de 50 % au Québec.
Cette augmentation de l’actif moyen s’inscrit, selon le MAPAQ, « dans la tendance à la consolidation du secteur agricole », en plus de refléter l’appréciation d’actifs tels que les terres et les quotas. Mais les fermes sont de plus en plus endettées, relève le Ministère. Les entreprises agricoles affichent un passif de 1,37 $ par dollar de revenu (en 2010); en 2001, il se situait à 1,06 $.
« En plus de la volatilité du prix des intrants et des denrées, la perspective d’une remontée graduelle des taux d’intérêt constituera, au cours des prochaines années, un facteur de risque que les entreprises agricoles devront gérer de façon adéquate », fait observer le MAPAQ dans son analyse.
Des nuances
De son côté, l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui a pris connaissance des données économiques publiées par le MAPAQ, estime qu’il y a lieu de « nuancer l’évaluation » que fait le Ministère sur la santé économique du secteur agricole au Québec. « Sous le résultat globalement positif se cachent des secteurs où la situation est particulièrement difficile, notamment celui du porc. On reconnaît que les recettes, dans le porc et le bovin, ont augmenté, en 2011 et encore cette année, mais cette augmentation n’a pas été aussi soutenue que la croissance des prix du maïs-grain, comme en fait foi l’évolution du ratio du prix du porc par rapport à celui du maïs qui est en forte baisse en 2011 et qui demeurera ainsi en 2012. Au final, cette hausse des recettes ne s’est pas concrétisée par une hausse des profits pour ces producteurs en 2011 et tout porte à croire que la situation ne sera pas plus rose en 2012», a résumé l’UPA.
L’Union craint, par ailleurs, que ces mêmes producteurs feront face à des défis importants au cours de la prochaine année. La sécheresse dans la « Corn Belt » ne contribuera en rien à améliorer leurs sorts. Nombreux sont les analystes de marché qui s’attendent à ce que le prix des céréales, qui sont à des niveaux records actuellement, demeureront élevés au moins jusqu’en 2013.