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Les nouvelles exigences du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs changent le visage de l’industrie porcine au Québec. À cinq ans de l’obligation de se conformer à ses normes, l’industrie a encore beaucoup de pain sur la planche.
«À l’heure actuelle, 25 % à 30 % des bâtiments d’élevage respecteraient les nouvelles exigences, lance le président et propriétaire de Global Concept, Vincent Nadeau-Morissette. Les entrepreneurs sont en demande et leur horaire est chargé. »
Selon celui qui accompagne les fermes dans leur processus de mise aux normes, il sera difficile pour tous les producteurs de respecter la date butoir du 1er juillet 2024.
« De nombreux éleveurs tardent à faire des changements parce que tout est encore en excellent état, avance l’ingénieur. L’équipement des bâtiments de production est très durable. »
Si certains se contentent de modifier légèrement leurs bâtiments pour se conformer aux nouvelles exigences tout en conservant le même inventaire, plusieurs fermes profitent de ces nouvelles normes pour revoir leur modèle de production. « On voit des éleveurs qui décident de se concentrer uniquement sur la maternité. D’autres, qui n’ont pas de relève, décident de se convertir exclusivement en parcs d’engraissement », affirme le directeur du bien-être animal et agronome pour Jyga Technologies, Sylven Blouin.
Pour sa part, le représentant des ventes de Jolco Équipements, Louis Landry, croit que le nouveau code de bien-être constituera un tournant pour l’industrie porcine dans la province. « Les élevages vont devenir de plus en plus gros, soutient-il. Des élevages de 1 000 truies, ça va devenir petit et on verra de plus en plus des 2 500, 3 000 truies. »
Une effervescence dans l’industrie
Les nouvelles normes de bien-être dans le porc amènent un réel engouement tant sur le marché que chez les équipementiers. « Pendant 20 ans, il ne s’est rien fait dans le porc, explique M. Dion. Avec les nouvelles exigences, tout est à repenser. »
Pour s’inspirer, ce dernier a d’ailleurs effectué plusieurs voyages en Europe où les pratiques en termes de bien-être du porc sont très avancées. « Ce que j’ai remarqué, c’est qu’aucun éleveur que j’ai rencontré là-bas ne regrette les aménagements qu’il a faits, note le représentant. Un animal qui est bien te le rend bien. »
Il ajoute que les rendements dans les élevages qui respectent les normes de bien-être sont aussi bons sinon meilleurs que dans un bâtiment de production conventionnel.
Selon Michel Dion, si la perspective de rendements meilleurs ne convainc pas tous les producteurs de se conformer rapidement aux nouvelles normes du Code, les exigences du marché vont les persuader. « Les consommateurs le demandent, tout comme certains acheteurs », souligne-t-il.
De grandes entreprises comme McDonald’s, Tim Hortons et Olymel ont annoncé qu’elles n’achèteraient plus que du porc élevé selon les nouvelles exigences, et ce, avant 2024.
De nouvelles normes… municipales En plus de devoir modifier leurs bâtiments pour se conformer au Code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs, les producteurs agricoles doivent souvent aussi se soumettre à de nouvelles normes municipales. « De nombreux éleveurs ne le savent pas parce qu’elles n’existaient pas la dernière fois qu’ils ont bâti un bâtiment il y a 15 ans », affirme le propriétaire et président de Global Concept, Vincent Nadeau-Morissette. Ces règles, en vigueur dans plusieurs régions du Québec, empêchent notamment les fermes d’augmenter leur production. Or, certains producteurs doivent agrandir leurs bâtiments pour respecter les nouvelles normes de bien-être tout en conservant la même capacité de production. « Les éleveurs doivent donc faire des représentations auprès des instances municipales afin d’expliquer qu’ils n’ont pas l’intention de produire plus, soutient M. Nadeau-Morissette. Nous, on les accompagne dans leurs démarches. » À la demande de l’UPA, Global Concept effectuera une présentation qui aura pour but de sensibiliser les élus municipaux de la MRC des Sources à la réalité des producteurs porcins. |
Étienne Dupuis, collaboration spéciale