Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
L’omniprésence du téléphone portable dans nos vies nous fait peut-être un peu rager. Il reste que l’objet peut parfois être passablement utile. « Ça aide à avoir un meilleur suivi de toute notre machinerie, à nous assurer que tout fonctionne bien », croit William Overbeek, des Fermes Overbeek de Saint-Hyacinthe, qui fait partie de ceux à qui le téléphone cellulaire facilite la vie.
S’il peut s’assurer, à distance, du bon état de fonctionnement de la machinerie lorsqu’elle est au champ, son téléphone portable lui permet une gestion efficace du séchage du grain récolté par l’entreprise. Une ministation météorologique équipe chaque silo de la ferme familiale. Les stations sont liées à une boîte de contrôle qui communique avec le téléphone portable du producteur grâce à une application mobile spécialement conçue pour cette tâche. « On peut voir en temps réel quels ventilateurs fonctionnent et lesquels ne fonctionnent pas, on peut voir la température et l’humidité de l’air selon la station météo. On a même un petit descriptif des sept derniers jours : quelle fan a fonctionné, à quelle heure et pendant combien de temps », explique William Overbeek, pour qui ce type d’appareil n’a rien d’une coquetterie à la mode. « Ça nous permet des gains d’efficacité puisqu’on peut démarrer et arrêter nos équipements à distance, comme les fans de silo. Puis, c’est un peu banal à dire, mais juste avec le fait de ne pas avoir toujours à se déplacer pour partir ou arrêter les fans, on a un certain gain d’efficacité. On peut les partir simplement à partir de notre téléphone, peu importe où on est, et on sait que ça va fonctionner. »
Mine de rien, cette flexibilité dans l’opération à distance des ventilateurs à grains permet davantage que des économies de pas et de temps, soutient William Overbeek. « C’est un certain art, faire la ventilation des grains. On doit toujours s’assurer d’être dans les bonnes conditions météorologiques, d’avoir un niveau d’humidité qui est idéal, une température qui n’est pas trop chaude ni trop froide. » Or, l’humidité, c’est du poids et le poids, c’est de l’argent, signale le producteur. « Si on passe, par exemple, d’un grain qui est à 14 %, ce qui est un taux d’humidité idéal, et qu’on le sur-ventile, qu’on le sèche trop, et qu’il tombe à 12 %, on perd tout de même 2 % de poids. Si on vend 100 tonnes de maïs, ça représente une perte de deux tonnes et quand une tonne se vend 300 $, comme en ce moment, ça représente quand même une perte de 600 $, ce n’est pas négligeable. »
Des applis pour tout!
Kezber Expert TI, de Magog, conçoit des applications mobiles sur mesure, notamment pour l’industrie agricole. L’entreprise d’une centaine d’employés a notamment travaillé avec les producteurs de lait du Québec et collabore depuis quelques années avec la multinationale des panneaux de contrôle GSI Électronique dans la mise au point d’un outil sur mesure [application Web adaptative] pour le fonctionnement à distance de ses équipements. Kezber a développé et continue de mettre à jour une application Web qui consiste à augmenter la flexibilité d’utilisation des tableaux de contrôle de GSI. L’outil permet par exemple d’ouvrir ou de fermer, à distance, les portes des bâtiments à partir d’un téléphone portable, d’une tablette ou d’un ordinateur, afin de faire circuler les animaux. Un peu comme pour les silos à grains des Fermes Overbeek, l’application développée par Kezber prévient aussi le producteur lorsqu’une situation indésirable s’observe sur le site de production, comme les conditions de température et d’humidité de l’étable, lui permettant ainsi d’y remédier, peu importe la distance qui le sépare de sa ferme.
Accro au portable?
Avec toutes ces applications mobiles qui se développent, risque-t-on de devenir accro à son téléphone portable, de l’avoir constamment en main, les yeux rivés sur son écran? William Overbeek ne le croit pas, au contraire. « Je crois que ces applications-là font le contraire. L’automatisation nous permet une certaine paix d’esprit. On regarde moins notre téléphone qu’avant où on était toujours à l’affût des conditions météo et de trouver à quel moment ventiler les silos. Quand on est en gestion automatisée, on n’a même à rien faire. Tout se passe par soi-même. On investit zéro temps là-dessus et la magie s’opère. »
Ah oui, le prix! Comme toujours, il varie en fonction de l’installation. Dans le cas des silos à grains des Fermes Overbeek, le producteur estime l’ensemble des équipements à environ 4 000 $ par silo. Ce tarif inclut la station météo, le tableau de contrôle à la ferme et, bien entendu, l’application mobile.
Claude Fortin, collaboration spéciale