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Débouté par un tribunal de l’Ontario, le producteur de lait Michael Schmidt, connu pour sa croisade en faveur de la vente de lait cru, a entrepris une grève de la faim le 30 septembre dernier.
Il espère ainsi susciter un débat public sur la réglementation de l’alimentation et sur les droits individuels. M. Schmidt ne se permet qu’un seul verre de lait cru par jour. Il avait perdu 50 livres en 2006 alors qu’il avait eu recours à ce moyen extrême durant quatre semaines.
Rappelons que vendre du lait cru est interdit en Ontario, mais pas en boire. M. Schmidt croyait avoir trouvé une astuce pour contourner la loi en soutenant qu’il gère une ferme laitière en copropriété et que les consommateurs de lait cru sont aussi les propriétaires de vaches laitières de cette exploitation.
En 2010, M. Schmidt a été acquitté par un juge de paix des charges qui pesaient contre lui pour avoir exploité une coopérative de lait cru. Mais ce verdict a été renversé par le juge Peter Tetley, de la cour de justice de l’Ontario, le 28 septembre 2011. M. Schmidt a été reconnu coupable de 13 des 19 chefs d’accusation portés contre lui. Il pourrait faire face à des centaines de milliers de dollars d’amendes, dont 5000 $ pour chaque jour où il a distribué du lait cru.
Aussi en Colombie-Britannique
La tournure des événements en Colombie-Britannique a aussi joué dans la décision de M. Schmidt d’amorcer une grève de la faim. Il est en effet menacé, depuis la fin de septembre, de devoir payer une amende de 55 000 $ pour outrage au tribunal dans cette province, où il est venu à la rescousse d’Alice Jongerden, propriétaire d’une ferme abritant 22 Jersey, à Chilliwack. Mme Jongerden avait elle-même été condamnée pour outrage au tribunal après avoir passé outre à une injonction interdisant d’emballer et de commercialiser du lait cru. Michael Schmidt avait alors repris les opérations de la ferme, rebaptisée Our Cows inc. Il avait eu recours à un subterfuge pour continuer à satisfaire en lait cru les codétenteurs d’une vache de la ferme. Le lait cru était alors vendu dans des contenants portant l’étiquette « Pas pour consommation humaine » comme lotion pour le corps et crème de massage, donc comme produits cosmétiques.
Pour Michael Schmidt, cette bataille ne concerne pas d’abord le lait. Il s’agit plutôt d’une lutte pour faire respecter les droits individuels. À ses yeux, les chefs d’accusation portés contre lui violent la Charte canadienne des droits et libertés.